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FDSEA
Faire prendre conscience du poids de l’agriculture dans l’économie locale

Le président du conseil général, Éric Gautier, était invité à échanger dans une ferme de Sainte-Soline sur la hausse des charges, la baisse du revenu et les contraintes de l’environnement.

Éric Gautier, président du conseil général des Deux-Sèvres, a été invité par la FDSEA sur l’exploitation de Jany Bordevaire à Sainte-Soline afin de discuter des préoccupations des agriculteurs.
Éric Gautier, président du conseil général des Deux-Sèvres, a été invité par la FDSEA sur l’exploitation de Jany Bordevaire à Sainte-Soline afin de discuter des préoccupations des agriculteurs.
© Guy du Repaire
Inviter le président du conseil général sur une exploitation du sud Deux-Sèvres, c’est introduire de facto, le débat sur l’eau (lire page 4). Pourtant, ce n’est pas le seul sujet qui retient l’attention des agriculteurs depuis quelques mois. Pour Patrice Coutin, il fallait cette rencontre avec Éric Gautier, parce que : « nous voulons travailler avec le conseil général ». La rencontre a eu lieu la semaine dernière sur l’exploitation de Jany Bordevaire, sur la commune de Sainte-Soline. Une exploitation de polyculture élevage de 122 hectares produisant viande bovine, lait de chèvres et céréales, et confrontée comme tant d’autres à la hausse des coûts de production. « Le prix de l’aliment pour les taurillons est passé de 180 ? la tonne à 270 ? », a expliqué Jany. En production caprine, ce coût est en moyenne départementale de 35 ? par 1 000 litres en ration fourragère ou de 74 ? avec des rations déshydratées. Jany Bordevaire a aussi insisté sur la hausse des autres charges, des produits phyto-sanitaires, de l’engrais, des carburants : « si on les comprime, l’incidence négative sera directe sur le revenu », a-t-il calculé. « Il y a de l’eau pour tout le monde » Dans des terres de groies, argilo-calcaires, difficiles, toute erreur technique est pénalisante. 80 % des surfaces irriguées de la ferme de Verrines, sont destinées à la production de fourrage. « Tous les ans, les volumes attribués sont en baisse, alors qu’il y a de l’eau pour tout le monde. L’arrêt de l’irrigation aurait des conséquences directes sur l’emploi », avertit Jany Bordevaire qui compte sur les bras d’un salarié trente heures par semaine. Ce que confirme Patrice Coutin, quand il rappelle que 1 emploi sur 5 en Deux-Sèvres, dépend de l’agriculture, mais 14 % seulement en Poitou-Charentes. « Nous devons soutenir toutes les productions », insistait-il, s’adressant à Éric Gautier et au conseiller général du canton, Jean-Claude Mazin. La majorité départementale répond que ses marges de manœuvre sont étroites. Elle ne dispose « que de quelques leviers », comme le soutien aux filières ou pour lutter contre la FCO, via le GDS. Mais quand le président, avoue sa préférence pour « une agriculture paysanne », ou fait part de son intérêt pour « les circuits courts » des murmures désapprobateurs se font entendre. Pour Marie-Christine, conjointe collaboratrice, la question aux élus était simple : « quelles perspectives proposez-vous à nos jeunes ? » Les installations David Paillat, président des jeunes agriculteurs, est convaincu que le modèle présenté est celui de « niches » et les envisager sans irrigation, en particulier pour le maraîchage, « qui ne peut pas être fait par tout le monde » est inconcevable. Les JA attendent des élus qu’ils s’impliquent dans « une réelle prise en compte de l’agriculture dans le développement économique du département ». De tels engagements auprès des agriculteurs seraient « favorables », disait David Paillat, au renouvellement des installations. « Ce n’est pas par hasard si avec 158 jeunes installés, les Deux-Sèvres sont au 3e rang, et le premier de la région, avec 45 % des installations », rappelait Patrice Coutin. Si le revenu est un préalable à l’installation, il n’est pas le seul. « Depuis quelques années, on empile les contraintes », constate Patrice Coutin. Bruno Lepoivre, administrateur de la FDSEA déplore que « la profession ne soit pas écoutée » quand le Sage locale préconise dans un de ses scénarios « le zéro irrigation ». Il rappelle que les zones de protection de l’environnement couvrent désormais 140 000 hectares, soit 20 % du territoire du département. Dans la ZAC de la Corbelière le projet de classement des fossés en cours d’eau, focalise les tensions. « On veut nous imposer des bandes enherbées de 10 mètres de part et d’autre des fossés pour les classer en cours d’eau », s’inquiète Jany Bordevaire. Dans sa commune, 28 km de fossés ont été créés après le remembrement pour évacuer l’eau 3 à 4 mois par an seulement. « Aberrant », lâche Jany Bordevaire. Guy du RepaireL’exploitation - 122 hectares ; - prairies naturelles : 30 ha ; - blé : 21 ha (dont 5 ha autoconsommés) ; - orge : 6 ha ; - maïs grai irrigué : 14 ha ; - maïs ensilage irrigué : 14 ha ; - luzerne irriguée : 8 ha ; - RGI irrigué : 20 ha ; - Fétuque : 10 ha ; - 90 vaches allaitantes, système naisseur-engraisseur ; - 160 chèvres ; - 3 équivalents temps plein ; - 40 ha irrigués.
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