Foncier - Densifier l’espace urbain et préserver les terres agricoles
Ville et campagne doivent cohabiter sans se marcher dessus. Tel est l’objectif visé par le projet Bimby présenté dernièrement à Niort.

Testé dans les Yvelines à Tremblay-sur-Mauldre, le projet Bimby débute par un entretien individuel avec un architecte, lequel dessine en 3D les envies du propriétaire du terrain. Et David Miet de poursuivre :
« Un couple peut par exemple préparer sa retraite en vendant sa maison et en faisant construire une autre habitation sur le même terrain pour y vivre, en cas de divorce la vente d’une partie du terrain peut également apporter une aide financière. Il existe de nombreuses solutions mais la plupart des gens n’ont pas conscience de la valeur foncière de leur terrain sauf les agriculteurs et les personnes accompagnées par des conseillers patrimoniaux. »
A Tremblay-sur-Mauldre, 20% des propriétaires de la commune ont participé à l’étude. Parmi eux, six ménages sur dix ont fait dessiner une voire deux maisons en plus de la leur sur leur parcelle soit au total 90 projets de logements. « Nous dénombrons 19 millions de maisons individuelles dans l’Hexagone, si seulement en une année 1% des propriétaires adhère à cette démarche
190 000 nouveaux terrains seront disponibles sans avoir à empiéter sur l’espace agricole. En vingt ans, de 10 logements à l’hectare, nous passerions à 12. Une densification raisonnable », conclut-il.
La municipalité veille au grain
Une étude convaincante et commentée par Franck Michel, adjoint à l’urbanisme de la ville de Niort : « Ici, le tissu urbain est peu dense, nous ne grignoterons donc pas d’espace agricole. D’ailleurs, nous travaillons dans ce sens puisqu’il y a trois ans, 28 hectares ont été fermés à l’urbanisation et nous allons continuer sur le secteur de Sante-Pezenne ». Selon l’élu, la création d’une taxe confiscatoire sur la spéculation réalisée sur la vente des terres agricoles en terrains à bâtir a d’ailleurs été évoquée par Geneviève Gaillard, maire de Niort, lors de la dernière assemblée générale de la Safer. Laquelle taxe permettrait d’alimenter un fonds péri-urbain pour organiser la cohabitation entre agriculture et habitats. Autre exemple « à suivre » cité lors de la conférence : la ville de Saint-Rémy qui a dégagé en 2009 15 hectares pour l’urbanisme sans empiéter sur l’espace agricole, simplement en exploitant la surface des
« dents creuses ».
Enfin, le principe de l’habitat coopératif et participatif a également été détaillé. Il s’agit de concevoir et de gérer collectivement un immeuble ou un ensemble d’habitations au sein duquel des espaces ou des activités sont partagés. Un projet de 13 petits logements collectifs répartis sur 1682 m2 est en cours à la Tour Chabot à Niort. Ces coopératives d’habitat constituent aussi une réponse aux problématiques environnementales et urbaines.
Produire des terrains à bâtir dans les tissus pavillonnaires déjà bâtis : mobiliser les habitants, redécouper, rassembler, faciliter la cession de nouvelles parcelles à bâtir et revitaliser des quartiers par l’accueil de nouveaux habitants sans consommer d’espace non urbanisé.
Site internet : www.bimby.fr
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