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Jeunes bovins
Conduite en grands lots : des essais à poursuivre

Le nouveau bâtiment de la ferme expérimentale des Etablières (Vendée) a permis un premier essai sur la conduite en lots de 60 jeunes bovins. Baisse des coûts d'investissement, simplification du travail et possible polyvalence sont à mettre à l'actif de cette nouvelle stabulation.

Franck Chaigneau :
Franck Chaigneau : « La conduite en grands lots pourrait permettre de diminuer les coûts du bâtiment 
par JB. »
Franck Chaigneau :
Franck Chaigneau : « La conduite en grands lots pourrait permettre de diminuer les coûts du bâtiment
par JB. »
© DR

Quels sont les essais conduits dans le nouveau bâtiment engraissement ? 

Franck Chaigneau, responsable de la ferme des Etablières : Nous avons reconduit les essais sur les performances des mâles de la naissance à l’abattage, selon l'âge au sevrage, sur l'incidence d'une complémentation des veaux sous la mère, sur les performances à l'engraissement puis nous avons introduit un nouvel essai sur la conduite des JB en grands lots. 

Quels enseignements tirez-vous des essais sur l'âge au sevrage ? 

Nous avions un lot sevré au 1er avril à 6 mois et un deuxième lot sevré à 8,5 mois au 15 juin. Cette deuxième catégorie passe deux mois de moins en engraissement. Notre objectif est d'abattre des JB le plus jeune possible qui correspondent à la demande des abatteurs, soit 430 kg de carcasse et qui coûtent le moins cher à produire. La modulation de l'âge au sevrage est un levier qui doit permettre de diminuer les coûts de production. Ce qu'il faut retenir dans cet essai, c'est plus le poids que l'âge du sevrage qui est déterminant. Avec un veau de 200 kg au moment de la mise à l’herbe, l'éleveur a tout intérêt à le laisser sous sa mère et le sevrer plus tard. Par contre, si le veau pèse plus de 300 kg, il sera sevrable. Pour viser une conduite économe, l'éleveur qui opte pour des vêlages d'automne (après le 15 août) et si la surface en herbe est suffisante, il a tout intérêt à mettre ses veaux à l'herbe avec les mères. Ce qui coûte encore le moins cher, c'est l'herbe pâturée dans de bonnes conditions.

Que donne l'essai complémentation des veaux sous la mère ? 

Si un naisseur, vendeur de broutards, a intérêt à complémenter ses veaux - car il aura de meilleures croissances et conformations -, un éleveur naisseur engraisseur devra lui, bien mesurer les coûts de la complémentation. Pour ce système, la complémentation n'est pas indispensable. Elle peut être intéressante, si le concentré n'est pas cher et si la performance est nettement améliorée sans dépasser les 1400 g. Sur la ferme, nous utilisons un concentré composé pour moitié de blé aplati et pour moitié de luzerne déshydratée que l'on achète. Nous sommes sur un concentré qui fait 

100 g de PDI/UF et qui ne dépasse pas 0,9 UF au kg. En terme d'amidon et de concentration énergétique,  les risques d’entérotoxémie et d'acidose sont moins importants qu'avec un tourteau de soja et de céréales. Pour être intéressante, la complémentation doit se limiter à moins de 250 kg de concentrés par veaux. Si l'herbe est insuffisante en été, l'éleveur fera un apport de fourrage pour les vaches,  que les veaux pourront également manger. L'idéal, c'est d'avoir des prés derrière la stabulation et des vaches qui rentrent en juillet-août avec les veaux qui vont pouvoir manger avant d'être sevrés. Ainsi, les veaux ne souffrent pas d’étés trop secs et sont habitués à consommer avant d’être sevrés. 

Quelles conclusions tirez-vous de l'essai grand lot ? 

L'avantage de ce bâtiment est de pouvoir moduler le nombre d'animaux par case et de comparer les performances entre petits et grands lots. Avec ce type de bâtiment, on peut moduler en plusieurs cases. A l'extrême, on peut aller jusqu’à 8 cases communes soit 120 broutards. Nous avons retenu dans nos essais, la comparaison d'un lot de 60 JB (4 cases communes), deux lots de 15 et de 12. Nous avons également comparé les deux lots de 15 et de 12 pour mesurer les incidences de performances en fonction du chargement par case. Cette première bande de JB a été commercialisée de septembre à décembre 2009. La conduite en grands lots s'est relativement bien passée. Elle simplifie la distribution de l'alimentation. En gros lots, nous constatons des performances légèrement moins bonnes sur cette série. En revanche, les meilleures performances enregistrées se retrouvent  dans les deux lots de 15 JB. 

Nous poursuivons l’essai grand lot cette année, avec une mise en lot plus précoce que l'an dernier, puisque nous étions sur une mise en place fin février 2009 avec des broutards qui  pesaient de 300 à 500 kg. Dans les grandes cases, il y avait un peu plus de chahut entre les animaux. 

On peut retenir que dans ce type de stabulation la possibilité de faire des grands lots permet une meilleure rotation et un chargement plus adaptable en jouant avec les cases et les barrières, ce qui diminue les charges d'amortissement du bâtiment par JB. Si les performances sont au rendez-vous, la conduite en grands lots permettra également de réaliser des économies de barrières, de murs, d’auge et de parties communes. 


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