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La difficile équation de la maîtrise laitière

La filière laitière française a accepté une stabilisation de la production mais à condition que les autres pays européen jouent le jeu. Cela ressemble alors à un casse-tête dont il n’est pas assuré qu’il débouche sur une hausse du prix du lait payé aux producteurs.

La France a du mal à tirer profit des achats d’intervention publiques. En 2015, alors qu’elle représentait 27 % de la production, elle n’a utilisé que 7,5 % de ces aides.
La France a du mal à tirer profit des achats d’intervention publiques. En 2015, alors qu’elle représentait 27 % de la production, elle n’a utilisé que 7,5 % de ces aides.
© N.C.

La filière laitière française est prête à maîtriser la production à condition que l’Europe fasse de même. Ou tout au moins donne des signaux très forts dans ce sens. Telle est la position partagée par les producteurs et les transformateurs réunis chez le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll le 22 mars. Avec un espoir : qu’une telle stabilisation, qui pourrait être engagée sur la période d’avril à octobre, mette fin à la spirale de baisse des prix du lait payé aux éleveurs. S’il est impossible, quoiqu’ils le demandent officiellement, que toute l’Europe se mobilise sur une stabilisation de la production de lait, ils comptent sur des gestes positifs forts, qu’ils émanent de l’Allemagne, principal producteur laitier, de la Commission européenne ou des grandes organisations coopératives du nord de l’Europe. Il y a urgence. Les prix qui s’annoncent pour avril seraient catastrophiques.
Selon Thierry Roquefeuil, le président de la FNPL, « si l’Allemagne est sur la même longueur d’onde que la France, cela représenterait un signal très fort ». À eux deux, la France et l’Allemagne représentent pas loin de 50 % des marchés des produits transformés de l’Europe : 46 % des fromages, 46 % du beurre ou encore 51 % des poudres de lait, selon Eurostat. Pour autant, les nouvelles provenant d’outre-Rhin ne semblent pas aller dans le sens d’une régulation laitière. Les statistiques sont claires : en janvier, la production laitière allemande s’est accrue, sur un an, de 5,6 % contre 1,6 % en France. S’il y a baisse de production à venir, ce sera surtout en raison des grands combinats de l’est du pays qui abandonnent, faute de rentabilité. Certains auraient déjà commencé à dégraisser leurs effectifs en renvoyant des salariés dans leur pays d’origine.

Hausse de la production dans certains pays de l’UE
Il n’y a pas que l’Allemagne. Plus petits producteurs, plusieurs pays du Nord de l’Europe sont devenus des vrais accélérateurs de la production laitière. « Ils ont mis quinze ans à obtenir qu’il n’y ait plus de gestion de l’offre », constate Olivier Picot, président de la Fnil. Cela va être dur de les convaincre ». Dominique Chargé, à la tête de la FNCL (coopératives) est décidé à prendre son bâton de pèlerin pour tenter de les convaincre. De fait, il s’agit surtout de grands groupes coopératifs, (70 % du lait européen est collecté par des coopératives, un pourcentage qui tombe à 45 % en France) parfois quasi monopolistiques. Et puis, il faut compter avec l’Irlande, qui ne cesse de voir croître son cheptel laitier et son litrage (+19 % en janvier sur un an) et qui exporte plus de 80 % de sa production. Aux Pays-Bas la hausse est de 15 % et de 7 % au Danemark.

Plus d'infos dans le journal Agri 79 du 1er avril 2016

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