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La MSA, un trésor à préserver selon Xavier Beulin et Thomas Diemer

Alors que les élections pour les représentants MSA ont commencé le 12 janvier, les présidents de la Fnsea et de JA reviennent sur l’importance de voter pour défendre un régime social qui protège les agriculteurs.

Quels sont les enjeux des élections MSA pour Fnsea/JA ? Pourquoi se mobiliser ?
Xavier Beulin : La MSA est l’un des derniers organismes de sécurité sociale à organiser des élections. Voter massivement nous permettra de faire entendre nos revendications et d’agir concrètement sur notre protection sociale et sur celle de nos proches. Notre mobilisation porte ses fruits, puisque nous avons par exemple obtenu, en 2014, la création d’indemnités journalières maladie pour les exploitants agricoles, et une revalorisation des petites retraites agricoles. Il est important de promouvoir une vision la plus commune possible, avec des regroupements Fnsea/JA, pour donner plus de portée à nos engagements. Les élus MSA font remonter les demandes de la profession à partir du terrain, pour une prise en compte des besoins réels des agriculteurs.
Thomas Diemer : Sur les 25 000 délégués cantonaux qui seront élus début 2015, il faut que les JA soient représentés. Nous sommes l’agriculture de demain, alors il n’est pas question de délaisser notre régime de protection sociale, qui reste le deuxième de France ! Nous avons deux enjeux politiques spécifiques à ces élections, la mobilisation des agriculteurs en général, et celle du réseau JA en particulier. En effet, le niveau de participation sera attentivement regardé : une abstention trop forte créerait une nouvelle brèche dans laquelle s’engouffreront ceux qui veulent la peau de la MSA. Le deuxième enjeu concerne la gouvernance des caisses : les agriculteurs, dont le nombre diminue au profit des salariés, ne doivent pas être délaissés et inversement. De nouveaux équilibres doivent s’établir à chaque élection, et en aucun cas au détriment des chefs d’exploitation, et encore moins des Jeunes Agriculteurs.

Quelles sont les grandes lignes de votre projet ?
X. B. : La Fnsea et JA ont des revendications très concrètes pour les assurés du régime agricole : revalorisation des rentes versées en cas d’accident ou de maladie - 4 350 € par an à ce jour ! -, mettre sur un pied d’égalité les exploitants agricoles et les salariés en supprimant l’assiette minimum Amexa. Nous souhaitons également être très actifs sur le sujet des retraites, en demandant notamment une harmonisation des règles du minimum de retraite agricole sur le minimum de retraite du régime général. Il est aussi inconcevable pour nous de ne pas supprimer les minorations appliquées sur les retraites en cas de carrière incomplète pour ceux qui n’atteignent pas le niveau du minimum vieillesse, 800 € par mois ! Le très faible niveau des retraites agricoles doit faire l’objet d’une réflexion importante. Calculer la retraite des agriculteurs sur les seules 25 meilleures années de revenu, comme pour les salariés et les autres indépendants, nous paraît une piste de réflexion pertinente. Mais nous nous battons aussi pour les droits de tous les agriculteurs, que ce soit sur l’assouplissement des conditions du congé maternité et paternité, l’accès au RSA, les mesures pour la prise en charge des personnes dépendantes ou encore l’harmonisation du coût du travail en Europe, incontournable pour mettre fin aux distorsions sociales et à notre déficit de compétitivité.
T. D. : Nous allons aux élections MSA avec la Fnsea, en nous appuyant sur un socle de propositions communes comprenant aussi des enjeux spécifiques JA. Globalement, nous demandons le renforcement de la MSA en adaptant certaines mesures pour encore améliorer la protection sociale des agriculteurs : augmenter les retraites, aménager l’accès à certaines prestations, etc. J’aimerais ici mettre l’accent sur deux mesures particulières. La première est l’exonération dégressive sur cinq ans de cotisations pour les JA : nous voulons ajouter une année supplémentaire et réviser la dégressivité pour les autres car il y a certains caps difficiles à franchir en début d’activité. La deuxième concerne la question des assiettes minimales, qui font qu’un agriculteur avec peu de revenu se voit dans l’obligation d’acquitter une cotisation de 820 € pour l’assurance-maladie par exemple ! Et ce lorsqu'un salarié bénéficie gratuitement de la CMU ! Les producteurs sont suffisamment étranglés comme ça pour que la protection sociale en rajoute une couche ! La MSA n’est pas responsable de cet état de fait : ce sont les pouvoirs publics qu’il faut faire bouger. Pour cela, il faut être forts et parler d’une même voix.

Y a-t-il une plus-value d’un régime social agricole, par rapport au régime général ?
X. B. : Le régime social agricole possède une véritable spécificité, celle d’être géré par des agriculteurs, des employeurs, et des salariés agricoles élus, qui connaissent par conséquent les réalités concrètes et quotidiennes des adhérents. Même si son organisation se rapproche de celle du régime général, on ne peut nier la valeur ajoutée du guichet unique, qui permet à l’assuré et à sa famille de n’avoir qu’un seul interlocuteur pour tout ce qui concerne la protection sociale, que ce soit pour la maladie, les prestations familiales, la prévention des risques professionnels…  Ce qui n'est pas le cas des assurés du régime général qui doivent jongler entre assurance-maladie, CAF et caisse retraite.... Mais la MSA, c’est aussi la proximité sur l’ensemble du territoire, la gestion des crises agricoles qui malheureusement se répètent, sans compter une offre de services importante pour les territoires parfois délaissés du milieu rural : crèches, maisons de santé ou de retraite. Il est donc important de voter, massivement, pour soutenir le régime social qui, même s’il est perfectible, répond le mieux à nos besoins. 
T. D. : Les délégués cantonaux assurent un maillage territorial étroit, tout en contribuant à faire vivre le territoire rural, avec une approche agricole sur le volet santé et prévention. Leur rôle d’intermédiaires entre le terrain et la caisse de MSA constitue donc un rouage indispensable au bon fonctionnement du système, cela crée un lien professionnel et social unique pour apporter un service qui correspond aux besoins et aux problèmes de terrain. Sur les aspects purement pratiques, citons le rôle essentiel de guichet unique de la MSA qui évite aux agriculteurs d’avoir de multiples interlocuteurs en fonction des sujets qui les intéressent : allocations familiales, retraites… Concernant les chefs d’exploitation, rappelons que grâce à notre système, ils ont échappé à nombre de problèmes techniques qui ont gravement affecté, et pendant plusieurs années, l’activité des indépendants suite à la mise en place du RSI. Nous avons donc un trésor entre les mains qu’il nous faut jalousement préserver.

Modalités

Découper les bulletins de vote pour le vote par correspondance
Depuis quelques jours, agriculteurs et salariés agricoles, actifs et retraités reçoivent leur « nécessaire à voter » pour ces élections MSA 2015. L’enveloppe contient les bulletins, enveloppes et professions de foi relatifs aux candidatures de la circonscription de l’électeur ainsi que l’identifiant et le code confidentiel pour le vote en ligne. Du 12 au 27 janvier 2015, les électeurs sont invités à voter par correspondance ou par Internet.
Pour voter par correspondance, il suffit de choisir ses représentants parmi les candidats proposés. Attention, les bulletins sont imprimés en format A4. L’électeur doit découper le ou les bulletins choisis suivant les pointillés et vérifier le nombre de candidats à élire dans son canton.
Attention également, les candidats individuels apparaissent en plus gros caractères que les candidats regroupés. Enfin, dans de nombreux cantons, suite à des erreurs, le rattachement syndical n’apparaît pas. Se renseigner avant de voter.
Le ou les bulletins sont ensuite glissés dans l’enveloppe électorale puis insérés avec la carte d’émargement dans l’enveloppe retour. Dernière précision : pour que le vote soit valable, l’enveloppe prétimbrée doit impérativement être signée au dos.
Pour voter en ligne, il suffit de se connecter sur le site www.jevoteenligne.com/msa2015 puis de taper l’identifiant de vote indiqué en tête du courrier de la MSA. Le site indique la liste des candidats et le nombre de candidats à élire. Il ne reste qu’à choisir ses représentants, à saisir le code confidentiel figurant aussi sur le courrier de la MSA et à valider.

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