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Lait
La fusion Glac-Eurial fait du surplace

Depuis plusieurs semaines, les agriculteurs expriment leurs inquiétudes quant à la fusion entre le Glac et Eurial. Des inquiétudes qui viennent de franchir un nouveau seuil.

«Lors d’une AG de section du Glac, le président a annoncé qu’il n’allait plus à la fusion » s’émeut Christophe Limoges, président du Criel. Alain Lebret livre quant à lui des propos moins catégoriques. « Nous avons convenu avec Eurial de retarder le processus. » Et le président du Glac d’ajouter que les AG extraordinaires de fusion, annoncées pour les mois de juin, n’auraient pas lieu. « Le projet est au minimum retardé. »Du côté d’Eurial, Jean-Jacques Labbe évoque quant à lui une situation « lamentable ». « Nous avons travaillé pendant un an, pour rien semble-t-il. » Le président de la Fnsea 86, Dominique Marchand, est lui aussi très remonté face à cette fusion qui patine. « On a rencontré les dirigeants du Glac et d’Eurial et on a entendu les explications des uns et des autres. On a retenu qu’Eurial est prêt à accepter pas mal de choses (siège, gouvernance, etc.) même si son endettement semble plus important que prévu. On regrette surtout que les divergences semblent porter uniquement sur le lait de vache et on occulte totalement le lait de chèvre. Pourtant, c’est essentiel car la fusion des deux groupes coopératifs représentera la collecte et la transformation de 70 % du lait de chèvre français,  une sacrée force de frappe pour le Poitou-Charentes ! On comprend bien qu’une fusion comme ça n’est pas simple et qu’il peut y avoir des obstacles, mais il ne faut pas raisonner à court terme mais à dix ou vingt ans. Il y a une part de risque que les dirigeants doivent assumer, sinon c’est tout notre bassin laitier régional qui va se trouver écartelé entre le nord (Pays de Loire-Bretagne-Normandie) et le sud (Aquitaine-Midi Pyrénées) et on sait bien qu’un groupe comme Lactalis est à l’affût d’un éventuel échec des négociations. Au niveau syndical, on pousse toujours très fort pour que cette fusion se fasse, d’autant que lorsque l’on a rencontré Jean-Pierre Raffarin, le président de l’Association centrale des laiteries, il nous a dit que le ministre de l’Agriculture pourrait sans doute nous aider avec des aides libérées dans le cadre du grand emprunt national. » Inquiets, Dominique Marchand et ses collègues de la région laitière Charentes-Poitou avaient prévu d’aborder le dossier cette semaine lors du congrès de la Fnsea à Saint-Malo.  Même si Alain Lebret assure que « des discussions sont prévues », aucune autre échéance n’est pour l’instant programmée et les points de désaccord entre les deux coopératives sont toujours là. « Faire fusionner deux entreprises de cette taille, ce n’est pas facile », lance Alain Lebret.  « Une étude a été réalisée par un cabinet privé pour dresser un portrait des deux entreprises, et dire comment la fusion pourrait se faire. Nous souhaitons voir cette étude » lance Guillaume Corbin, de la Fnsea 86, qui voudrait des avis impartiaux sur les points de désaccord.Du côté des agriculteurs, on estime également que la conjoncture, plus favorable ces derniers mois, n’a pas joué en faveur de la fusion. « Globalement, puisque ça va mieux, les gens ressentent moins l’intérêt de se regrouper. Sauf que si on ne restructure pas, il nous sera impossible d’affronter une nouvelle crise », s’inquiète Christophe Limoges.

Philippe Moinard : « Irresponsabilité »

Le coup d’arrêt à la fusion Glac-Eurial, relève selon Philippe Moinard, président de la Fnsea Poitou-Charentes, de « l’irresponsabilité ». Il fait part de sa « grande déception », allant jusqu’à confier : « Je ne suis pas sûr que les leaders étaient convaincus, dès le départ, de l’opportunité du regroupement ».« On va tout faire pour que le projet aboutisse », annonce-t-il, car pour lui, l’enjeu est trop important pour les producteurs de lait. Il regrette en particulier de voir disparaître ce qui pourrait être « un leader européen, voire mondial du lait de chèvre ».

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