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Sommet de l’élevage
La colère des éleveurs ne faiblit pas

Dans la bousculade, les agriculteurs ont lancé un SOS au ministre de l’Agriculture, à Clermont-Ferrand, lors du Sommet de l’élevage, alors que leur revenu dégringole.

En raison de la colère des éleveurs, le ministre de l’Agriculture a été privé de visite au Sommet de l’élevage.
En raison de la colère des éleveurs, le ministre de l’Agriculture a été privé de visite au Sommet de l’élevage.
© DR

 

Pour la seconde fois en moins d’un mois, Bruno Le Maire a été privé de visite d’un grand salon agricole. Après le Space à Rennes mi septembre, des centaines d’agriculteurs en colère, issus des rangs de la FRSEA Massif Central, de JA de la région et de la FNB notamment, ont repoussé, dans une grande bousculade, le cortège du ministre de l’Agriculture, et lui en prime, à l’entrée du Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand, le 7 octobre. Bruno Le Maire a été contraint de rebrousser chemin sous les cris de « Paysans en colère ! », se repliant protégé par des CRS.

La chute des revenus

Les slogans « SOS Revenu ! » et « Les producteurs de viande bovine en colère ! », imprimés sur les tee-shirts de militants FNSEA, JA, FNB et des rangs d’éleveurs de races à viande du Grand Massif Central, en disent long sur le moral qui prévaut dans les campagnes françaises. Si, par exemple, les prix payés aux producteurs de lait ont baissé, si le revenu des éleveurs de bovins viande a chuté de 50 % en 2007 et 2008, c’est en raison de la politique de dérégulation instaurée par l’Union européenne depuis plusieurs années, dénoncent-ils. Une politique qui les confronte, sans bouclier, aux prix des marchés mondiaux, tout en maintenant des normes européennes qui élèvent les coûts de production par rapport aux pays tiers. « La politique libérale de Bruxelles menace la sécurité alimentaire des citoyens français et européens », juge Roger Blanc. Une distorsion de concurrence qui se retrouve aussi au niveau de l’Union européenne, sur le coût du travail par exemple, sensiblement plus élevé en France que chez ses voisins, et le secteur des fruits et légumes est ici en première ligne.

C’est justement sur l’allègement des charges que portent les revendications des agriculteurs, et cela en urgence. « Le gouvernement doit pouvoir un gros ballon d’oxygène pour redonner de l’espoir à nos producteurs », a commenté, lors d’une conférence de presse, le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer. Les agriculteurs demandent « un vaste plan de soutien » à l’instar de ceux décidés l’année dernière pour le secteur automobile ou les banques, et dernièrement pour les PME. On attend que les pouvoirs publics agissent sur les charges financières et sociales, mais aussi sur le coût du travail et la taxe sur le foncier non bâti (TFNB), au travers d’une « année blanche ». C’est le pourquoi du mot d’ordre du 16 octobre, à Poitiers pour la région Poitou-Charentes.

Les deux syndicats militent pour « une inversion de la politique européenne ultra-libérale qui est en train de faire un massacre ! », a martelé le président de la FNSEA. Celui des JA, William Villeneuve, a renchéri que « sur le seul jeu de la compétitivité, ce sera un jeu de massacre ! ».


 

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