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FNO
Les dossiers avancent pour l’élevage ovin

Sur le loup comme sur la réforme de la Pac, jugée favorable aux éleveurs d’ovins, les points de vue semblent se rapprocher entre Stéphane Le Foll et la FNO qui tenait son congrès les 24 et 25 avril, en Arles.

Moment de détente pour le président de la FNO, Serge Préveraud.
Moment de détente pour le président de la FNO, Serge Préveraud.
© Paysan du midi

La réforme de la PAC est globalement favorable à l’élevage ovin », s’est réjoui Serge Préveraud, président de la FNO, lors du congrès de son organisation, le 24 avril en Arles. Mais certains points restent à décider. Concernant la dégressivité sur le versement des aides couplées au-delà des 500 premières brebis par exemple, ils n’en sont pas moins dans l’attente d’un certain nombre d’arbitrages. La FNO « n’en voulait pas » et demande qu’elle soit « légère et acceptable ». Selon le ministre, elle sera « simple, permettra de concentrer les aides sur les petits troupeaux tout en étant compatible avec les grands enjeux de la filière ovine ». Cette aide serait de 19 euros par animal à partir de 50, avec un nombre minimum d’agnelage. Une majoration de 3 euros serait versée pour les éleveurs engagés dans une contractualisation, et une prime de 6 euros serait donnée aux jeunes, aux démarches de qualité et aux élevages à productivité élevée. La dégressivité serait de 2 euros en moins au-delà de 500 bêtes.
PHAE et ICHNLa fusion de la prime herbagère (PHAE) avec l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN) inquiète également les éleveurs d’ovins : ceux d’entre eux qui étaient éligibles à la PHAE mais qui ne sont pas en zone défavorisée craignent de perdre des soutiens. « Il n’y aura pas de perte liée à cette fusion, ce sera compensé avec des MAE », leur a assuré le ministre.Encore sur la Pac, les éleveurs d’ovins ne savent toujours pas comment leurs surfaces agricoles « peu productives » seront primées. Pour les parcours et les landes, par exemple, un coefficient était envisagé pour minorer les aides directes. Mais l’option semble abandonnée par le ministre, qui se dit « favorable à ce qu’il n’y ait pas de pondération ». En revanche, « il faudra être clair sur la définition de ces surfaces » par rapport à la Commission européenne, a-t-il prévenu.Mais le congrès avait été ouvert sur le dossier loup qui empoisonne les relations entre le ministère et la FNO. « C’est un appel au secours que l’on vous lance, les éleveurs sont excédés », a-t-il rappelé. Tout en admettant que le ministre « semblait disposé à faire changer les choses », Serge Préveraud lui a demandé « des actes plus que des paroles ». Le ministre a admis que « pour le plan loup, les objectifs de prélèvement ne sont pas atteints », avec 7 loups abattus sur 24 prévu.


A lire également dans ce numéro d'Agri 79, un dossier ovin de 5 pages.

Un excellent congrès

Une délégation de sept personnes a assisté au congrès de la FNO à Arles.Pour Patrick Soury, président de la section ovine de la Fnsea Poitou-Charentes, « le congrès d’Arles a été mené dans la sérénité même s'il reste encore des points en suspens. À ce jour, une PAC positive malgré la notion de dégressivité qui reste à déterminer ne tient pas compte de la main d'œuvre alors que l'élevage d’ovins en est gourmand. D'où le thème abordé lors des tables rondes sur l'organisation du travail de demain afin de faire face à ces difficultés. Il semble également important de souligner que le loup n'est pas uniquement une problématique des territoires éloignés, et bien au contraire. Si personne ne prend garde à cette prédation, le Poitou-Charentes pourrait à terme y être confronté. Au sujet de l'ICHN, notre région doit également rester vigilante sur le travail mené lors de l'élaboration d'un nouveau zonage ».Pour Jean François Marteau, membre de la section ovine de la Fnsea 79, et président de la section ovine de la Caveb, « cette assemblée était très intéressante tant dans son contenu que dans la forme avec des supports vidéos très vivants ». Quant aux visites des élevages, « elles ont montré toutes les spécificités de la région PACA n'ayant rien de comparable avec nos systèmes intensifs ».Si l'on revient sur les sujets du moment avec la PAC, globalement la ferme ovine française bénéficie de plus d'aide. Par contre ce n’est pas le cas en Poitou-Charentes comme dans la plupart de la moitié nord de notre pays. Toutefois le budget de la PBC va bénéficier de 15 millions d’euros supplémentaires, ce qui va permettre une revalorisation de 5 euros par brebis malgré une dégressivité au-delà des 500 brebis. Enfin dernier dossier auquel il va falloir pour notre région être très vigilant c'est l'ICHN avec un nouveau zonage à définir dans les prochaines années ».Pour Jacques Ingremeau président de la section ovine de la Fnsea 79, « le congrès a été très intéressant sur le prix et la PAC qui font et feront le revenu des éleveurs. Le seul point noir : la présence de 275 loups sur la moitié est de la France qui agressent, terrorisent les troupeaux et angoissent les éleveurs. C'est un luxe d'écolos ratifié par la convention de Berne qui les protège dans toute l'Europe pour la bagatelle de 15 millions d'euros en France à un moment où elle ne sait plus comment résoudre son déficit ».« Les visites ont permis de découvrir le pastoralisme et la passion des éleveurs pour leur troupeau qu'ils accompagnent en transhumance et certains depuis 20 ans avec le loup. Lors de son intervention, Stéphane Le Foll a rappelé son soutien à l'élevage d’ovins dans la nouvelle Pac, ainsi que sa préférence pour les éleveurs plutôt que pour le loup, Dieu merci !

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