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Prairies
Un inventaire de la flore des prairies pour une bonne conduite

Les agriculteurs engagés dans une mesure agro-environnementale de réduction de la fertilisation sur prairie ont suivi une formation de deux journées dont une consacrée au diagnostic prairial pour apprécier la qualité de l’herbe et décider des interventions.

Une dizaine d’agriculteurs se sont retrouvés à Lageon, lors de la formation sur la conduite des prairies dans le cadre d’une mesure agro-environnementale.
Une dizaine d’agriculteurs se sont retrouvés à Lageon, lors de la formation sur la conduite des prairies dans le cadre d’une mesure agro-environnementale.
© S. B.
Lors de la journée sur le diagnostic prairial le 15 mars, une dizaine d’agriculteurs se sont retrouvés chez Bertrand Gentet, associé du GAEC Les Vergnaudières à Lageon, lors de la formation sur la conduite des prairies dans le cadre d’une mesure agro-environnementale. Il s’agissait pour les agriculteurs de faire le tour de quelques prairies, une fétuque semée en 2008, une prairie temporaire de longue durée et de réaliser un diagnostic de la flore existante à l’aide des éléments vus en salle le matin avec Agnès Bignolles. « La prairie naturelle ou temporaire est constituée d’un mélange intime de plantes appartenant à des espèces différentes. Ces espèces qui partagent le même milieu vont, au gré des pratiques (fauche, pâturage, chargement, fertilisation…) et du climat, se concurrencer avec plus ou moins de vigueur, occasionnant parfois certains problèmes d’envahissement ou de perte de rendement de la prairie », a expliqué la conseillère fourrage de la chambre d’agriculture. « Plusieurs méthodes existent et peuvent être mises en œuvre pour améliorer l’état d’une prairie, soit indépendamment, soit les unes à la suite des autres, en fonction de l'état de dégradation de la prairie et du statut des parcelles. Ainsi on peut revoir le mode d'exploitation et les interventions d'entretien courant, corriger les carences de fertilisation, pratiquer un désherbage, rénover, réaliser un sursemis, … »

Un diagnostic avant intervention
Après avoir fait le tour de la parcelle pour connaître l’état de la prairie et l’historique des pratiques,  Agnès Bignolles a invité les stagiaires à réaliser l’analyse floristique des prairies visitées à l’aide d’une grille et de la clé de détermination des espèces. Un exercice pas toujours aisé et qui demande de l’entraînement. Un pied rouge, des feuilles enroulées rudes au toucher, cela peut-être une fétuque. Et si la plante présente un vert brillant, c’est un ray-grass. Et si la tige est plate, c’est un dactyle. « Il faut bien reconnaître les plantes sur 10 stations en travers de la prairie et estimer leur présence en pourcentage pour réaliser un bon diagnostic », a noté la conseillère. Après quelques échanges sur les espèces à reconnaître, les participants qui se sont bien prêtés au jeu ont pu comparer leurs résultats au diagnostic réalisé deux jours avant par la conseillère.
Dans la fétuque semée en 2008 ce sont plus de huit graminées fourragères que l’on retrouve et les « bonnes » espèces couvrent 67 % de la surface, une situation satisfaisante pour la prochaine campagne d’herbe et qui permet de laisser produire la prairie qui a reçu 10 tonnes de fumier à l’automne. Elle sera fauchée puis pâturée.
Dans la prairie temporaire de longue durée, les bonnes espèces en couvrent encore 60 % même si la flouve odorante est très présente et que les pâquerettes montrent le bout de leurs pétales. Les diagnostics ont permis à chacun de réviser leurs connaissances sur la flore des prairies et d’avoir des outils pour prendre une décision sur les interventions à réaliser.

- La fertilisation peut changer la prairie
La fertilisation minérale et organique joue un rôle de premier plan dans la conduite de la prairie. D'une part elle assure le niveau de production nécessaire pour l'alimentation du troupeau, d'autre part elle joue sur la qualité de l'herbe et la composition floristique de la prairie. Ce dernier point est particulièrement important pour les prairies permanentes, la fumure pouvant être utilisée comme technique d'amélioration de la prairie.

- La fumure azotée peut changer la flore
C'est la fumure azotée qui présente l'effet le plus puissant sur la production et la composition de la prairie.
Elle peut occasionner des changements de flore considérables en agissant sur les principales espèces. Ainsi la plupart des graminées sont favorisées par la fumure azotée, ce facteur pouvant améliorer la qualité de l'herbe. Le ray-grass anglais et la fétuque élevée, par exemple, réagissent très bien à la fumure azotée.
Attention toutefois si la prairie comporte essentiellement des graminées de qualité médiocre (houlque laineuse, fétuque rouge...). Dans ce cas l'apport d'azote les favorisera au détriment des espèces de meilleure qualité.

- Ne pas provoquer de déséquilibre
Les légumineuses, qui peuvent fixer l'azote de l'air, sont presque toujours défavorisées par les apports d'azote. Ceux-ci doivent donc être limités dès lors que l'on souhaite maintenir une association graminées/légumineuses équilibrée (30% à 50% de légumineuses). Toutefois un apport d'azote précoce, surtout dans le cas du trèfle blanc, peut garantir une bonne production d'herbe au premier cycle tout en ne pénalisant pas le démarrage du trèfle blanc (fin avril début mai), la prairie ne recevant alors plus d'azote.
Les autres espèces ne sont généralement pas recherchées dans les prairies et les apports d'azote ont souvent pour effet de diminuer leur proportion. Néanmoins, dans le cas de prairies dégradées où la part de certaines espèces diverses est déjà importante, on a souvent l'effet inverse avec une aggravation du déséquilibre de la flore par suite d'apports d'azote.

- De l’azote par le sol
De même, beaucoup de prairies permanentes présentent des fournitures d'azote par le sol très importantes et les apports doivent rester modérés pour éviter la sur fertilisation et les risques de dégradation (apparition d'espèces nitrophiles telles que les ombellifères, la renouée, le géranium, renoncule...).
Par ailleurs, dans certaines prairies naturelles où la diversité floristique (grand nombre d'espèces) résulte d'un équilibre entre le milieu et le mode d'exploitation, les apports de fertilisants, en particulier l'azote, sont à supprimer.
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