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Viande bovine
« Je n’ai jamais connu d’aussi belles perspectives de marché »

La Fnsea79 invite Pierre Vaugarny, secrétaire général adjoint de la Fédération nationale bovine, à participer au débat de la section bovine mercredi 12 octobre à Châtillon- sur-Thouet.

Pierre Vaugarny
Pierre Vaugarny
© N. C.

Les éleveurs de viande bovine, font face à des difficultés économiques suite à plus de quatre années de bas revenus et à des coûts de production en hausse constante. La section viande bovine de la Fnsea79 vous invite à participer à une journée débat. Quel message la FNB souhaite-t-elle apporter aux éleveurs ?


Je tiens à souligner qu’aujourd’hui la conjoncture est très favorable à la viande bovine. Tous les feux sont au vert, tant au plan national qu’au plan international. Je n’ai jamais connu d’aussi belles perspectives de marché. La demande est supérieure à l’offre et pourtant… A l’heure où les politiques européennes veulent laisser les marchés définir la production et les prix, je me pose des questions ! 

Sur quels dossiers portera votre intervention ?
Dans un premier temps, j’aurais quelques remarques concernant la structuration de la filière, au regard du comportement de certaines familles. La filière dans son ensemble   doit avoir avant tout pour objectif de valoriser la production au mieux, du début jusqu’à la fin. Dans une telle conjoncture, il serait incompréhensible de mourir guéri.Nous devons obtenir une progression durable des prix des animaux, seule à même de restaurer la rentabilité.La FNB travaille depuis plus d’un an, afin d’engager la filière et les pouvoirs publics sur la voie de l’export vers les pays tiers et sur celle d’exploiter la situation économique porteuse sur le marché international.
Autre dossier important que la FNB porte, la contractualisation. Elle sera un levier essentiel à la valorisation de notre production. Au minimum sur le cœur de gamme, il faudra à la filière mieux structurer cette contractualisation pour mieux négocier les prix.
Mais je n’oublie pas que paradoxalement à une conjoncture encourageante, jamais la morosité n’a été aussi grande. Elle tient à la situation parfois catastrophique des trésoreries. Les exploitations ont besoin d’oxygène et d’assistance. Je ne constate malheureusement aucune mesure significative et immédiate de l’Etat. Les trésoreries des exploitations sont exsangues, et privées de toute capacité d’adaptation et de gestion.
Les mesures annoncées par les pouvoirs publics (mesure sur le prêt Psea, exonération Tfnb, calamités agricoles, avances des aides PAC) ne seront pas d’une ampleur suffisante pour rétablir la situation économique des exploitations.
La FNB a demandé une pause bancaire par une prise en charge, à trois, du coût de report des annuités de prêts, en fin de tableau. Les éleveurs, hormis les jeunes installés, sont prêts à faire des efforts, mais l’Etat et les banques doivent également prendre leurs responsabilités. La FNB prend acte et regrette le refus des pouvoirs publics   de mettre en œuvre ce dispositif. A défaut, elle appelle à une concertation entre la profession et les banques, pour qu’il soit proposé aux éleveurs, dans un cadre national, une procédure et des conditions adaptées (en particulier au  niveau des frais financiers que devront supporter les éleveurs) pour la mise en place d’un report d’annuités, pour tout ou partie de leurs prêts.
Enfin, il me semble que nous devons plus que jamais être présent sur le terrain pour informer les éleveurs et expliquer le travail de la FNB. Je serai aussi et surtout présent lors de cette réunion pour écouter mes collègues éleveurs.

EN BREF

Pierre Vaugarny, 43 ans, est  agriculteur à Courceboeufs dans la Sarthe, en EARL avec son épouse.
Système : naisseur-engraisseur, 70 vêlages.100 hectares dont une vingtaine de maïs, une vingtaine de céréales (surtout triticale) pour la paille.
Un atelier de volailles de Loué : 1800 poules pondeuses.

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