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JA
Benoît Vignaud succède à Jean-Baptiste Rasillard

Mardi 8 mars, le conseil d’administration de JA 79 renouvelait son bureau. Benoît Vignaud a été élu président. Interview.

Quelles priorités vous fixez-vous pour les deux années de mandat à venir ?
Benoît Vignaud : En période de crise économique, lorsque les comptes des exploitations sont au plus mal, chacun se recentre sur son outil. Trouver des solutions pour que nos entreprises passent la crise devient souvent la priorité. La baisse des prix des produits agricoles subie ces deux dernières années n’a pas joué en faveur de la mobilisation syndicale. Nous allons consacrer une partie de cette mandature à la relance. Nous comptons 380 adhérents aujourd’hui. Notre objectif est de dépasser les 400 et surtout de susciter chez nos adhérents le souhait de s’engager dans le combat syndical, la défense des intérêts de notre profession.


La priorité de JA reste l’installation ?
Oui, plus que jamais. Dans notre département, le renouvellement des générations d’agriculteurs a toujours été au cœur de l’action syndicale. Avec 76 installations en 2010, ce sont deux départs à la retraite sur trois qui sont compensés. L’élevage, activité qui ne peut se passer de main-d’œuvre, déclenche de nombreuses installations. Notre département reste une terre d’élevage. C’est une chance qu’il faut préserver. Dès 2011, le nombre des départs en retraite remonte (*). Notre réseau de jeunes doit être dynamique sur le terrain. Nous devons, par une relation directe, d’agriculteur à agriculteur,  apporter notre soutien aux candidats à l’installation. Notre département à de nombreux atouts. Les outils de production, en comparaison à d’autres zones, restent accessibles. Le prix de la terre négociée en moyenne à 3000 euros de l’hectare laisse des possibilités. Il faut le faire savoir et agir dans les structures pour que le contexte reste favorable à l’installation. Nous nous battrons. Nous n’avons pas pour habitude à JA, de pratiquer la politique de la chaise vide.


Le nombre des installations sera d’autant plus important que le contexte sera favorable à la réussite économique des entreprises agricoles. Pensez-vous que l’environnement socio-économique soit attractif pour les jeunes ?
Bien sûr, être chef d’entreprise n’est pas simple. Mais globalement, hormis les deux sévères années de crise que nous venons de passer, nous vivons de notre activité. Pas toujours bien. Mais c’est possible. Et je pense et espère qu’il en sera ainsi pour les années avenir.Quel que soit le contexte, avancer ne se fera pas sans adaptation. Je pense notamment à la manière dont nous gérons nos entreprises. Les politiques agricoles actuelles ne sont pas favorables à la stabilité économique connue au cours des années 80 et 90. Vraisemblablement, il faut apprendre à épargner les bonnes années pour injecter dans l’entreprise en période de chute des cours. Ces derniers mois, le contexte économique, globalement, s’améliore. Certaines productions restent malmenées. Dans les fermes qui produisent de la viande bovine et du porc, les choses ne sont pas simples. Producteurs de matières premières, nous sommes la proie ces derrières années de l’aval des filières et notamment de la distribution. Nous ne fixons aucun prix. Ni ceux des produits dont nous avons besoin pour produire, ni ceux du fruit de notre travail. Nous devons sortir de cette condition d’intermédiaire dans laquelle certains se plaisent à nous contraindre. La contractualisation nous y aidera peut-être ? Notre engagement massif dans les coopératives plus certainement. Nous, jeunes agricultures, devons prendre place dans les conseils d’administration de nos outils de transformation. La stratégie commerciale des coopératives pourra, je pense, nous aider.


(*) 100 à 110 départs à la retraite en 2010 pour 250 à 280 en 2013-2014. (Source Odasea.)

Huit ans d’ascension
Lors de son installation en 2004, Benoît Vignaud faisait déjà partie des JA. Un an plus tôt, il adhérait au canton de Beauvoir-sur-Niort. Une prise de contact. Rapidement, le courant est passé. En 2005, il confirme son engagement en devenant administrateur départemental stagiaire. En 2007, sa place au conseil d’administration de JA 79 devient officielle. Sa motivation pour la cause syndicale le propulse au poste de secrétaire général adjoint au sein du bureau. En 2009, alors que Jean-Baptiste Rasillard prend la tête de Jeunes Agriculteurs, Benoît, élu secrétaire général, occupe la place de second. C’est en toute logique, mardi 8 mars, que la nouvelle équipe l’a désigné. A 32 ans, ce producteur de lait et de céréales au sein du Gaec L’espérance à Saint-Etienne-la-Cigogne, prend la présidence de JA 79.

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