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Maïs
Des rendements en maïs grain à 105q/ha

Malgré les sécheresses printanières, les prix du maïs sur le marché ont incité les producteurs à semer. Outre des rendements records, l’AGPM déplore les contraintes subies sur les facteurs de production (accès à l’eau, la génétique, les molécules phytosanitaires et les herbicides).

«En 2011, la saison de culture du maïs a été pleine de rebondissements », a déclaré Christophe Terrain, président de l’Assemblée générale des producteurs de maïs (AGPM), lors d’une conférence de presse le 26 octobre à Paris. Selon lui, les sécheresses printanières ont failli décourager les producteurs de maïs de semer cette culture, mais les prix sur le marché les ont incités à le faire quand même. Et avec un rendement français évalué pour la récolte 2011 de maïs grain à 105q/ha les producteurs s’y sont retrouvés. Selon Jean-Paul Renoux, responsable maïs chez Arvalis, le progrès génétique et l’adaptation des producteurs aux semis précoces ont permis ces bons rendements. Ainsi des semis précoces permettraient aux cultures de profiter des conditions favorables au printemps, et d’esquiver en partie les problèmes hydriques ou de pyrale. D’ailleurs, Christophe Terrain a signalé que le maïs faisait partie des cultures ayant un indice de fréquence de traitement (IFT) parmi les plus bas.


Les USA moins présents sur le marché mondial
Les Etats-Unis voient leur part de marché diminuer sur le marché mondial du maïs, a indiqué Cédric Poeydomenge, directeur adjoint de l’AGPM. Selon lui, l’Amérique du sud, notamment l’Argentine et le Brésil, l’Union européenne et l’Ukraine pourraient, avec ce léger retrait américain, accroître leur présence sur ce marché. Avec une production qui pourrait atteindre les 16Mt, la France est le premier producteur européen de maïs grain. Selon FranceAgriMer, les débouchés du maïs français vers l’UE pourraient atteindre les 5,85Mt et s’établir, selon Cédric Poeydomenge, entre 500 000 t et 1Mt vers pays tiers, essentiellement en Afrique du nord. Mais l’Ukraine est en embuscade et pourrait mettre bientôt sur le marché d’importantes quantités de maïs en venant concurrencer l’UE sur son marché intérieur et ses débouchés pays tiers. Cependant, l’UE devrait être quasiment autosuffisante en maïs sur la campagne 2011-2012, contrairement à celle de 2010-2011 où elle avait eu recours massivement aux importations.


Disponibilités réduites en semences 2011-2012
« En France, 54 000 ha sont dédiés à la production des semences de maïs », a indiqué Joël Arnaud, président de la Fédération nationale des producteurs de semences de maïs (Fnpsms). Malgré cela, la Fnpsms estime qu’au 30 juin 2012 le ratio stock sur consommation en semences de maïs pourrait s’établir au-dessous des 40%. Selon Joël Arnaud, « déjà au 30 juin 2011, ce ratio s’établissait au-dessous des 50% ». Depuis, si les rendements en maïs grain ont bien profité des pluies estivales, les productions de semences en ont plutôt pâti, entraînant des problèmes de fécondation. « En revanche, la qualité des semences est bonne », a souligné Joël Arnaud. Avec une hausse de 8% des surfaces de maïs semées en 2011 en Europe, le marché est sous tension, tiré par la demande de l’UE, de l’Ukraine et de la Russie. « Les bons niveaux de production de maïs cette année envoient des signaux positifs d’une demande soutenue en semences pour 2012 », s’est réjoui Joël Arnaud. Mais il prévient, « les volumes de semences disponibles seront réduits en 2012, ce qui risque de rendre difficile d’accès certaines génétiques, notamment précoces, aux agriculteurs ». Enfin, les accidents climatiques de production auraient renchéri les prix de revient à l’unité des semences de maïs : « Nous espérons que le marché va suivre », a déclaré Joël Arnaud.

En Poitou-Charentes : l’accès à l’eau fait la différence
Il y a quelques années, la région Poitou-Charentes se démarquait par ses rendements en maïs grain. « La pression qui pèse sur l’irrigation nous pousse aujourd’hui vers la queue du peloton », juge Sylvie Renac, ingénieur régional à Arvalis. Elle argumente en comparant les moyennes de l’année : « 105 q au niveau national contre 90 q en région ». Localement le rendement moyen est en retrait de 2 quintaux par rapport à l’année 2010. Derrière les moyennes se cachent , « et c’est la particularité de 2011 », des résultats d’une hétérogénéité rarement rencontrée sur notre territoire régional. « Les secteurs qui ont été arrosés par quelques orages au printemps s’en sortent très bien. On a enregistré jusqu’à 160q. Pour les autres, deux cas de figure : ou bien les règles administratives ont permis deux ou trois tours d’eau en mai et juin et le maïs n’a pas trop souffert en attendant les pluies d’été. Ou bien le robinet n’a pas pu être ouvert, c’est le cas en Charente amont, et la récolte tourne à 30q ».




Focus sur l’année culturale

Dans l’ensemble, les semis du maïs grain ont été très groupés au printemps. « En Charente et dans la plaine de Niort, les mises en terre ont été très précoces. Parfois elles ont eu lieu fin mars. Globalement, 70% des semis sur le territoire régional ont été réalisés entre le 4 et le 10 avril ». Les chaleurs du printemps ont stimulé la levée, le développement a été rapide, les ravageurs peu nombreux. « Hormis dans les quelques zones où le dessèchement de la terre entre le 14 et le 20 mars a gêné la levée, au 20 mai le développement des plantes était tel que les premiers tours d’eau étaient nécessaires. Les zones qui n’ont reçu ni orage ni eau d’irrigation ont vu le potentiel de la culture entamé. » Les progrès génétiques aident la plante à résister au stress. Ces avancées sont d’un intérêt relatif cette année. « Le travail conduit porte davantage sur la tolérance au stress de milieu de cycle, plus fréquent qu’un stress de début cycle, réalité de la saison 2011». Quelles que soient les avancées de la recherche, l’accès à l’eau reste une priorité pour la culture du maïs.
C.P.

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