Aller au contenu principal

Récoltes
Fin juillet, de nombreux hectares sont encore sur pied

A quelques jours du mois d’août, la récolte des céréales à paille tâtonne. Les exploitants du Bocage, de Gâtine et de la plaine du Thouarsais sont impatients de voir le beau temps s’installer. Dans le sud, et notamment du côté de la plaine de Niort, les chantiers se terminent.

Le retour du beau temps ouvre le bal des moissons.Début août, l’impatience se fait sentir.
Le retour du beau temps ouvre le bal des moissons.Début août, l’impatience se fait sentir.
© N.C.

Depuis une semaine, les orages se succèdent. La récolte, cette année engagée tardivement, se déroule depuis le 22 juillet en pointillé. Du nord au sud, d’ouest en est du département, les moissonneuses-batteuses à défaut de pouvoir avaler des hectares de blé trop humides pour être récoltés sont allées faire un tour dans les étendues de colza. A Brûlain, la maturité des grains et les éclaircies ont laissé à Jean-Luc Vrignault le temps de rentrer l’ensemble des surfaces. Du côté de Largeasse ou bien de la plaine de Thouars, cette étape n’aura fait que confirmer ce que les agriculteurs ressentaient. « C’est à peine mûr », juge François Chauveau ce lundi 29 juillet. Le soleil revenu, c’est dans les surfaces en blé que les exploitants vont relancer les engins de récolte.
Quand sur certains secteurs du sud cette reprise marquera une fin rapide du chantier que sont les battages, sur la moitié nord du département c’est une grosse semaine de travail qui s’annonce. À Brûlain seul 10 % des surfaces restent encore sur pied. Au cœur de la plaine de Thouars ainsi que sur les territoires de Gâtine et du Bocage, 90 % sont encore à la merci des intempéries. Les exploitants sont impatients.
La journée nuageuse de mardi passée, le soleil devrait à nouveau généreusement rayonner en Deux-Sèvres. Le taux d’humidité du blé redescendu, les engins de récoltes engloutiront le plus vite possible les hectares arrivés à maturité après de longs mois de tourmente. « Dans le bocage rappelle François Chauveau, des surfaces n’ont pas pu être ensemencées à cause de l’humidité de l’hiver ». Pour le colza, c’est la sécheresse de la fin de l’été 2012 qui aura eu raison de nombreux hectares.
Pour ceux dont les semis auront été possibles et dont les couverts auront échappé à la noyade ou à la grêle, la fin de cette année stressante s’annonce correcte. « Courant juin nous étions encore inquiets, témoigne Jean-Luc Vrignault. La chaleur tardait à s’installer. L’humidité nous faisait craindre l’émergence de maladies de fin de cycle ». C’était sans compter sur les chaudes journées salvatrices de la première quinzaine de juillet. « En deux semaines le grain a changé de couleur. Le 16 juillet nous récoltions notre première parcelle ». Ici, sur « des petites groies, pas trop profondes et par endroits sablonneuses », on craint la sécheresse. L’exploitant a donc une préférence pour les printemps humides. Depuis deux ans il est servi. Avec 81 q de moyenne en blé, un PS entre 76 et 81 et des protéines autour de 11 et 11,5, Jean-Luc n’est pas mécontent de son année 2013.
Dans la moitié nord du département il est encore un peu tôt pour parler de rendements. Une tendance toutefois se dégage déjà quant aux critères de qualité. « La teneur en protéines est très faible. 9,5 à 12. Les poids spécifiques quant à eux s’annoncent très bons, de 80 à 82 », constate François Chauveau impatient de voir le soleil chasser les nuages.

Céréales à paille

Des rendements 2013 un peu en deçà de la moyenne

Les rendements en 2013 des céréales à paille seraient proches (-0,5 %) de la moyenne 2008/12, selon les premières estimations du ministère de l’Agriculture. Agreste Conjoncture, diffusé le 9 juillet, évalue la moisson à 50,8 Mt, en légère baisse (-1 %) par rapport aux cinq dernières années. Pour le blé tendre, la production, à 35,9 Mt, dépasserait légèrement celle de 2012. La « sole d’un niveau élevé » viendrait compenser la baisse de rendement estimée à 0,6 q/ha comparé à la moyenne quinquennale (71,9 q/ha contre 72,5 q/ha). La récolte d’orge, évaluée à 10,4 Mt, diminuerait de 8 % par rapport au niveau élevé de 2012. Plus que le rendement attendu à 64,5 q/ha c’est la baisse des surfaces qui crée ce recul. Avec 1,8 Mt, la récolte de blé dur se situerait 26 % au-dessous du niveau de 2012, conséquence d’une forte baisse de la sole (-19 %). Son volume décrocherait de 23 % par rapport à la moyenne quinquennale dans le Centre, et de 34 % en Midi-Pyrénées, où la chute des surfaces s’ajouterait à un recul du rendement.
Concernant le maïs grain, la sole est pour l’instant prévue en hausse, à 1,7 m ha (+6 %), mais « des incertitudes persistent en lien avec des difficultés d’ensemencement dans le Sud-ouest et d’éventuels transferts vers le maïs fourrage ». Les colzas ont souffert de la météo. Leurs rendements, estimés à 31 q/ha (-11 % par rapport à la moyenne), seraient « localement très hétérogènes », Les productions reculant dans l’ensemble des régions productrices. La production est évaluée à 4,4 Mt (-15 % par rapport à 2008/12). Le tournesol bénéficierait d’une nette progression en superficie, à 8 % au-dessus de la moyenne quinquennale. Stable en Midi-Pyrénées à 214 milliers d’hectares, la sole s’étendrait dans les régions du Centre-ouest, notamment en Poitou-Charentes (+ 22 % à 200 milliers d’hectares). Une reprise de la production de pois protéagineux est annoncée (+5 % sur un an), grâce à des rendements en hausse, à 42,8 q/ha.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

À Clavé, en Gâtine, cédants et repreneurs sont réunis sur l'exploitation de polyculture-élevage.
De gauche à droite : Olivier et Thierry Parent, Daniel et Valentin Nivault et François Agneray.
À 50 ans, il cède son exploitation et installe deux jeunes

À Clavé, Olivier Parent, 50 ans, a fait le choix de cesser son activité d'agriculteur après le départ à la retraite de son…

Claire Charron, agent d'assurances dans le sud Deux-Sèvres, pose ici avec Tartine, sa génisse Parthenaise, récemment accueillie sur l'exploitation de ses voisins, et avec un chiot de la dernière portée de huskies de l'élevage canin familial.
Portrait de femme en agriculture : Claire, le conseil au service des agriculteurs

Originaire du Loiret, Claire Charron, piquée d'agriculture dès l'enfance, est devenue une figure incontournable du conseil…

À 22 ans, Charlotte Boyé veut prendre le temps de gagner en expérience, avant une éventuelle installation.
Charlotte et les vaches

Charlotte Boyé est salariée sur deux élevages sélectionneurs allaitants de Gâtine. L'emploi idéal pour cette mordue des vaches…

Laetitia Desclaux est installée à Orches.
" Plus qu'un travail, une véritable passion "
Laëtitia Desclaux est installée depuis mai 2023 à Orches. Elle partage son expérience de jeune installée. Entrée dans le monde du…
Les membres du syndicat de la race Limousine des Deux-Sèvres ont acté une présidence partagée entre Bruno Valadeau et Killian Girault.
Deux présidents pour la Limousine

La présidence du syndicat deux-sévrien de la Limousine est désormais partagée entre Bruno Valadeau et Killian Girault, un…

La montée des eaux menace les surfaces déjà emblavées.
Les Deux-Sèvres les pieds dans l'eau

Le dernier épisode de pluies, entre le 21 et le 25 février, a provoqué de nouvelles crues des cours d'eau et le décès d'…

Publicité