Aller au contenu principal

Témoignages
La méthanisation, une affaire d’agriculteurs

Sensible au développement des unités de méthanisation, la FRCuma organisait, jeudi 13 janvier, une réunion d’information sur ce procédé, vecteur de revenus supplémentaires pour l’exploitant.

Matthieu Breusse (à droite), céréalier du Cher et PDG de Ledjo Energie, a détaillé les différents étapes d’un projet de méthanisation lors de la réunion organisée par la FRCuma.
Matthieu Breusse (à droite), céréalier du Cher et PDG de Ledjo Energie, a détaillé les différents étapes d’un projet de méthanisation lors de la réunion organisée par la FRCuma.
© DR

«Je suis très attaché à ce que la méthanisation soit détenue par les agriculteurs, elle constitue une diversification de revenus très importante. L’agriculteur n’est pas condamné à être un producteur de matières premières basiques, il a le droit d’avoir un destin de chef d’entreprise », a martelé Matthieu Breusse, en ouverture de la réunion sur la méthanisation organisée par la FRCuma, le 13 janvier à La Crèche. Ce céréalier du Cher et PDG de Ledjo Energie, société spécialisée dans le développement de projets de méthanisation, a cependant mis en garde l’assistance sur les pièges à éviter. Et a fortement insisté sur la nécessité de contractualiser, bannissant la poignée de main au beau milieu de la cour d’une ferme qui aurait valeur de contrat. « Il faut de la matière première en quantité et de qualité et les fournisseurs de ladite matière doivent être capables de s’engager par contrat. Là est la première étape de la mise en place d’un projet de méthanisation. Si pas de matière, pas de projet. » Suivent alors l’étude de faisabilité et le choix du constructeur pour lequel là encore, « il faut imposer un contrat de construction et ne pas hésiter à lancer un appel d’offres », alerte le céréalier. Ensuite il faut obtenir les autorisations et trouver un financement pour un projet dont le coût avoisine souvent les 5 millions d’euros. Et de conclure : « La méthanisation, il y a tout à faire mais ne vous jetez pas dans les bras de n’importe qui et surtout restez indépendants ». Une indépendance à laquelle goûte depuis quelques années Denis Brosset, agriculteur vendéen, venu témoigner de son expérience. Il parvient même à gagner plus en travaillant moins : « L’un des objectifs avec la méthanisation, outre la création de revenu et la préservation de l’environnement, était de générer du temps libre ». Et c’est un pari réussi pour cet éleveur du GAEC Le Bois Joli puisque, de quatre jours de repos annuels, c’est aujourd’hui de trois semaines de vacances par an et d’un week-end sur deux de libre par mois dont lui et son associé peuvent jouir. Le tout complété par un gain annuel tiré de l’unité de production de biogaz de 42 790 euros (vente d’électricité, économies de chauffage…) Quant au temps de travail nécessaire au fonctionnement de l’unité de production, il l’évalue à une journée en moyenne toutes les trois semaines. « C’est un plaisir et en plus, c’est la seule production de l’exploitation qui a un prix fixe car indexé sur l’inflation », conclut-il.



Le point en région
« Les autres pays européens sont beaucoup plus en avance que nous dans ce domaine, a rappelé Gilles Bertonci, chargé de mission « biomasse-biogaz » au conseil régional. Une trentaine de sites de méthanisation ont été récemment construits en France. » Quant aux sites régionaux, la majorité des projets concerne des petites installations individuelles (3000 à 5000 t/an) et les installations collectives agricoles (5000 à 20000 t/an). Le premier site régional de méthanisation agricole (Metha Bel Air à Linazay dans la Vienne) construit en 2010 entre en phase d’essais, quatorze projets (dont l’unité Tiper méthanisation dans le Thouarsais) d’une taille allant de 3000 à 80000 t/an soit une puissance de 40 à 2100 kW electrique sont en phase de développement, quatre projets sont en cours d’étude et d’attente de décision de poursuite, deux études de pré-faisabilité sont en cours et enfin, quatre nouvelles perspectives pointent leur nez.

A noter

Les agriculteurs du Poitou-Charentes qui souhaitent s’informer et s’inscrire dans une dynamique de groupe peuvent  contacter Jean-Marc Morcet, chargé de mission Energie et environnement à la Fédération régionale des CUMA, par mail (jean-marc.morcet@cuma.fr) ou au 05 49 44 74 33.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

L'atelier des 6 Vallées réunit des producteurs de la Vienne et des Deux-Sèvres.
L'Atelier des Vallées prend forme
L'atelier collectif de découpe et de transformation de produits locaux des Vallées devrait voir le jour début 2026 à Coulombiers…
Baptiste Conreaux amène les commandes de fruits, légumes, jus et œufs à la porte de ses clients.
Des produits locaux livrés à domicile

Si la demande de livraison de fruits et légumes locaux était forte pendant la crise sanitaire, elle s'est bien estompée ces…

Laurette Didière vient de créer son agence Charentes In Flow.
Découverte touristique sur-mesure des Charentes
Laurette Didière créé une agence de tourisme réceptive : Charentes In Flow.
La Chambre d'agriculture de Charente (représentée par son président Christian Daniau) a porté le dossier pour tout le Poitou-Charentes. Aux manettes : le service Environnement, dirigé par Audrey Triniol.
La MAEC zone intermédiaire financée en intégralité
Tous les agriculteurs éligibles à la mesure agro-environnementale et climatique "zone intermédiaire en Poitou-Charentes", qui en…
Guillaume Roux et Cassandra Bœuf veillent sur leurs escargots.
Nouveaux anges gardiens pour les cagouilles
Cassandra Bœuf et Guillaume Roux ont repris la Cagouille charentaise, à Mons. L'exploitation hélicicole va déménager dans les…
Il manque un quart de sole de cultures d'hiver, qui n'ont pas pu être semées en Gâtine, et en plaine, les parcelles argilo-calcaires ont noyé par endroits.
"Si la collecte atteint 60 % d'une année standard, ce sera bien "

Les conditions climatiques ont chamboulé les plans d'assolement traditionnels. Ce début de printemps voit un potentiel de…

Publicité