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Congrès FNB
Il y a grande urgence à régler le problème des prix de la viande bovine

Devant les producteurs de viande bovine, réunis en congrès la semaine dernière à Autun, le ministre de l’Agriculture a voulu tenir un langage de vérité. De là à dire qu’il a convaincu…

Les responsables de la FNB se sont réunis à Autun pendant la première semaine de février. Présent, Bruno Le Maire, le ministre de l’agriculture, a expliqué à plusieurs reprises, être là pour tracer un cap, « pas pour donner des leçons ».
Les responsables de la FNB se sont réunis à Autun pendant la première semaine de février. Présent, Bruno Le Maire, le ministre de l’agriculture, a expliqué à plusieurs reprises, être là pour tracer un cap, « pas pour donner des leçons ».
© Sophie Giraud

Autun, Saône-et-Loire. Au cœur du berceau de la race charolaise, les représentants de l’élevage bovin viande ont durant deux jours, écouté les cris et les SOS d’éleveurs en détresse. Quatre années de crises successives, c’en est définitivement trop pour s’entendre dire « soyez plus compétitifs ». Le problème est ailleurs.« Nous sommes dans une situation économique où les plus performants des éleveurs ne peuvent plus vivre normalement de leur activité. Quand on en est là, ce n’est plus le nombre de vaches allaitantes ou de jeunes bovins (JB) engraissés par éleveur qui est la question à poser, mais la rémunération de l’activité en elle-même. » Devant le ministre de l’Agriculture, le président de la FNB n’y est pas allé par quatre chemins. Tout simplement, parce que pour lui et l’ensemble des éleveurs dont il porte la voix, « il n’y a pas trente-six solutions (…) soit les prix à la production augmentent enfin, soit un plan d’aides d’urgence doit être décrété ». Déjà rompus au second scénario, certainement nécessaire, mais intenable sans perspectives d’amélioration significative du revenu, les éleveurs réclament unanimement des prix.Et face aux opérateurs de l’aval qui ne respectent pas leurs engagements, et qui par-dessus le marché expliquent les « bonnes raisons » pour lesquelles les cours doivent baisser, alors que partout en Europe et dans le monde, ils augmentent, les éleveurs s’en remettent à l’Etat.Discussion avec la grande distribution et export, mais où en est-on ? Que font les pouvoirs publics ? Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire à peine perturbé par les huées, s’en est expliqué.« La première priorité c’est de faire remonter les prix. Certaines entreprises ont accepté de jouer le jeu. Dès aujourd’hui, la direction générale de la répression des fraudes ira vérifier les pratiques sur le terrain. Dans les jours à venir, il faudra accepter de dire publiquement qui joue le jeu et qui ne la fait pas. » Sans anticiper sur cette vérification, Bruno Le Maire a ouvertement  pointé du doigt les coopératives.Sur la question des cotations, « il ne faut plus que vous vous fassiez gruger sur les chiffres » a estimé le ministre, qui s’est engagé à réformer le système datant des années cinquante, pour lui substituer un nouveau dispositif comprenant une vérification des prix entrées abattoirs par France Agrimer. Mise en route prévue pour le mois d’avril. Enfin sur l’export, maillon indispensable pour conquérir de nouveaux marchés et tendre les prix à la hausse, l’hôte de la rue de Varenne a confirmé « son soutien à la mise en place d’un GIE export ».


Etre d’accord ne suffit pas
Apostrophé  à plusieurs reprises par des éleveurs dans le public, certainement échaudés par de vaines promesses, le ministre a résolument cherché à se placer de leur côté. Mais pour Patrick Bénézit, vice-président de la FNB, cela ne suffit pas, « il nous dit qu’il est d’accord avec nous, mais c’est lui qui gouverne et qui est donc en mesure d’agir ». Force est de constater, « que sur l’immédiat, il n’apporte pas de réponses ». Et de rappeler qu’en matière d’export, les affaires traînent : « le marché algérien n’est pas encore débloqué pour les broutards », que la pression des pouvoirs publics sur les entreprises est beaucoup trop timide et enfin de constater que la situation dramatique traversée par l’élevage appelle un plan d’urgence. A Autun, le ministre a parlé d’urgence, mais pas de plan.

Une délégation deux-sévrienne aux impressions divergentes

Alain Chabauty, président de la section bovine de la FDSEA et membre du bureau de la FNB, participait au congrès, accompagné de deux autres membres du bureau de la section départementale.Malgré ce sentiment d’amertume qu’il garde face à l’absence de solution à court terme, il retient tout de même une avancée positive. La rencontre et les échanges entre la profession et Messieurs Lemaire, ministre de l’Agriculture et Lefèbvre, secrétaire d’Etat chargé notamment de la consommation, en présence de la grande distribution, doit avoir des répercussions sur le prix payé aux producteurs. Ces derniers constatent et avouent qu’une hausse de 10% à la consommation, ne représentant que quelques centimes par barquette, est nécessaire. S’en suit un engagement ferme du ministre sur la totale répercussion de cette hausse sur le prix payé aux éleveurs. « C’est une promesse qui nous l’espérons n’engage pas que ceux qui l’écoutent. »Pour Thierry Bernier, ce congrès garde un goût d’inachevé. « Ce n’est pas le solde de la PMTVA, annoncé par le ministre de l’Agriculture, qui sauvera les exploitations à court terme.Il a beaucoup été question de la revalorisation de nos produits, avec un début de proposition très intéressante (GIE export) mais les préoccupations premières restent nos trésoreries et le prix qui n’augmente pas voire qui diminue. »Anthony Vaillant complète ces propos jugeant que le discours de clôture du ministre « a annihilé les travaux du congrès ».  Contractualisation, export, photovoltaïque, méthanisation sont autant de dossiers sur lesquels les participants ont débattu pour dégager un revenu ainsi qu’une réponse à la hausse des matières premières« Gageons que la mobilisation des éleveurs sera de mise si nos attentes ne sont pas réalisées et pour que nos exploitations perdurent. »

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