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Forêt
« La forêt a besoin d’une gestion commune et raisonnée »

Une bonne gestion sylvicole permet aux arbres de mieux affronter les divers stress auxquels ils sont exposés, selon Catherine Mercadier, correspondante et observatrice du département santé des forêts à la Draaf.

Catherine Mercadier : « Il faut implanter la bonne essence sur le bon sol et lui faire bénéficier d’une bonne gestion sylvicole. »
Catherine Mercadier : « Il faut implanter la bonne essence sur le bon sol et lui faire bénéficier d’une bonne gestion sylvicole. »
© DR

Quel est aujourd’hui l’état de santé de la forêt picto-charentaise ?

On ne peut pas parler d’un état de santé global car la forêt est assez variée. S’agissant de la partie résineuse, notamment le pin maritime, elle se porte bien. C’est plus délicat pour les essences feuillues comme les chênes qui accusent les effets de la sécheresse de 2003. Nous n’observons pas de dépérissements massifs mais des pertes foliaires ou de ramifications. Les arbres sont également sensibles aux gros coups de chaleur et aux attaques de chenilles. Et une bonne gestion sylvicole est nécessaire telle que le recours aux éclaircies pour éviter une trop grande concurrence entre les arbres vis-à-vis de la lumière.

 

Les résineux seraient alors plus résistants que les feuillus…

C’est une question de milieu. Les pins ne sont pas originaires du Poitou-Charentes, ils ont été plantés par l’homme dans un sol qui correspondait à leurs besoins. Tandis que les chênes pédonculés par exemple, sont des colonisateurs. Ils poussent là où il y a un trou de lumière et même sur des sols inappropriés à leurs besoins. Or c’est une essence très exigeante en qualité de sol, en quantités d’eau et de lumière. Et une gestion sylvicole dynamique est nécessaire.

 

Les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GEIC) annonce, pour ce siècle, une élévation de la température moyenne mondiale comprise entre 1,1°C et 6,4°C. Comment les forêts vont-elles supporter ce réchauffement climatique ? 

Au fil des siècles, les pollens se mélangent offrant ainsi un patrimoine génétique très diversifié, cela constitue une note d’espoir face à la pollution, au réchauffement climatique et aux divers stress que peut subir un arbre. On sait qu’à terme, les arbres vont s’adapter mais comment faire pour anticiper cette adaptation de ces écosystèmes à renouvellement très lent et à longue espérance de vie ? Avec les arbres, nous travaillons sur du très long terme. Si en Poitou-Charentes, l’élévation de température est de 6°C, nous savons que les essences méditerranéennes correspondent à cette évolution du climat. Mais nous ne pouvons pas planter ces essences dans les conditions actuelles.

 

Les arbres ont pourtant traversé des périodes de réchauffement et de glaciation…

Oui mais sur des temps beaucoup plus long. Aujourd’hui on nous parle d’élévation de température sur un siècle seulement. C’est court pour s’adapter. Pendant les périodes de glaciation sur des temps beaucoup plus longs, des chênes sont repartis en Espagne. La migration s’est faite via les oiseaux et les animaux qui transportent les glands. Puis l’homme plantait en fonction de ses besoins.

 

Quelles sont les actions mises en œuvre pour affronter le changement climatique ?

Il faut implanter la bonne essence sur le bon sol et lui faire bénéficier d’une bonne gestion sylvicole. Ce qui n’est pas toujours simple car la forêt française et régionale est majoritairement privée et morcelée, ce qui constitue un handicap. Certaines personnes ne savent même pas qu’elles possèdent  des hectares de forêt ou alors ce sont des surfaces minuscules et il est difficile de faire se déplacer des entreprises pour leur entretien. La mise en place de la certification (NDLR, lire ci-dessous), si elle est bien appliquée, peut être favorable mais nous n’en sommes qu’aux prémices. La forêt a besoin d’une gestion commune et raisonnée pour répondre aux divers stress.   


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