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Céréales
Les mosaïques des céréales progressent en Poitou-Charentes

Cette année encore, le climat de début de campagne est favorable aux attaques de mosaïques. Si aucun moyen de lutte en végétation n’existe aujourd’hui, le diagnostic de la maladie est important à réaliser pour pouvoir adapter la conduite culturale ultérieure.

Stries chlorotiques rarement visibles à ce stade.
Stries chlorotiques rarement visibles à ce stade.
© TERRENA POITOU

Depuis la fin du mois de janvier, de nombreux jaunissements et/ou rougissements des feuilles de céréales semées en octobre sont observés. Dans les parcelles, les symptômes sont répartis en taches qui suivent le plus souvent le travail du sol ou les voies préférentielles d’écoulement d’eau, c’est parfois la parcelle entière qui peut être touchée. Ces jaunissements révèlent une défaillance du système racinaire. Dans les cas les plus sévères des pertes de pieds peuvent être observées. Au fil des années, les zones contaminées peuvent plus ou moins s’étendre ou bien stagner mais il est rare qu’elles régressent. Ce sont souvent des parcelles qui avaient déjà été touchées les années passées mais on observe aussi de nouvelles parcelles. Dès la reprise de végétation et en cours de montaison, les symptômes vont évoluer et devenir typiques : tirets chlorotiques répartis irrégulièrement.



Des conditions climatiques favorables en 2011
Les conditions climatiques depuis les semis sont particulièrement favorables à l’apparition de la mosaïque. Ce sont d’abord les températures douces de fin octobre début novembre qui ont permis à Polymixa graminis (micro-organisme du sol transmettant le virus) de se multiplier et de coloniser les racines des céréales. Ensuite, les conditions climatiques particulièrement  froides depuis la fin novembre ont favorisé l’expression des symptômes, le développement des virus étant plus rapide que celui des plantes. Le blé dur est particulièrement sensible aux mosaïques et les attaques les plus spectaculaires sont observées sur cette espèce. Mais des dégâts sont également visibles sur le blé tendre et l’orge. Les virus attaquant cette dernière étant différents de ceux affectant les blés.



Les virus dans le sol
Deux virus se développent particulièrement sur les blés : le virus de la mosaïque commune se  retrouve préférentiellement dans les sols assez humides (limons sableux ou argileux, marais…) alors que le virus des stries en fuseaux se retrouve dans tous les types de sol. C’est souvent celui-ci qui est à l’origine des attaques sur blé dur dans les sols argilo-calcaires. Pour les orges, les attaques se concentrent essentiellement dans les sols argilo-calcaires. Le retour fréquent de céréales semble le principal facteur explicatif de l’apparition de cette maladie.Le virus doit obligatoirement être transmis par le vecteur (Polymixa graminis) capable de se conserver dans le sol pendant des dizaines d’années. Le seul moyen de transmettre le vecteur d’une parcelle à l’autre est de transporter de la terre : cela peut se faire par des outils mais les modes de transmission les plus importants semblent être le vent et l’eau. Les spores de ce micro-organisme s’installent au niveau des racines de blé, infectent rapidement la cellule végétale et s’y multiplient (le cycle peut se faire en deux semaines avec une  température optimale comprise entre 15 et 20°C). Le virus affaiblit de manière importante la plante dès la mise en place du système racinaire, ainsi, toutes les composantes du rendement peuvent être réduites et les pertes sont très variables. Elles dépendent de la variété (certaines variétés se remettent très bien et les symptômes s’estompent), du virus, du niveau d’infestation de la parcelle et des conditions climatiques de l’année.



Des moyens de lutte limités
Il n’existe aucune méthode de lutte en végétation et aucun moyen de lutte direct, ni sur le vecteur, ni sur le virus. Il est conseillé de bien repérer les parcelles présentant des symptômes afin d’adapter une conduite ou une rotation et minimiser les pertes de rendement liées à la mosaïque. Il est notamment intéressant de confirmer le diagnostic par analyse en cas de doute.Les semis tardifs sont moins touchés. En sols profonds comme les marais, la pratique de semis de fin décembre début janvier peut être une solution. Il n’existe pas de variété de blé dur actuellement cultivée résistante aux mosaïques mais en cas d’attaque, les dégâts seront plus importants sur des variétés sensibles au froid en cas de forte gelée (ce qui est le cas cette année). Il existe des variétés de blé tendre résistantes aux deux types de mosaïque VMC et VSFB (Accroc, Aldric, Altigo, Garcia, Hystar, PR22R58…). Sur les parcelles très touchées, il est conseillé  de remplacer le blé dur par le blé tendre. Enfin, il faut éviter de transporter de la terre ou des racines d’un champ contaminé vers un autre champ. Il est souhaitable de travailler les parcelles infestées en dernier puis de bien  nettoyer le matériel.

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