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FCO
Quinze sentinelles pour surveiller la FCO

La vaccination est toujours recommandé par les services vétérinaires pour protéger les animaux d’une éventuelle résurgence de la FCO. En Deux-Sèvres, quinze élevages sentinelles font l’objet de prélèvements sanguins.

Catherine Nicollet, chef de mission population animale à la DDCSPP ; Moussa Coulibaly, vétérinaire et Jean-Luc Moreau, éleveur engagé dans le dispositif de surveillance de la FCO.
Catherine Nicollet, chef de mission population animale à la DDCSPP ; Moussa Coulibaly, vétérinaire et Jean-Luc Moreau, éleveur engagé dans le dispositif de surveillance de la FCO.
© DR

Jean-Luc Moreau n’est pas homme à regarder le train passé. Quand le culicoïde, l’indésirable moucheron vecteur de la FCO, fait son apparition en 2007, le chef d’entreprise et son associé n’hésitent pas une seule seconde. Pour protéger le cheptel laitier, les animaux ont été désinsectisés puis vaccinés dès 2008. Pas question de prendre de risque. « L’injection coûte moins cher qu’une vache », juge le chef d’entreprise.Déterminés à aller de l’avant, lorsque Moussa Coulibaly, vétérinaire de l’exploitation, également vétérinaire sanitaire (1) les sollicite pour entrer dans le dispositif de surveillance de la FCO, les associés du GAEC des Bois acceptent. L’éleveur de la Foye-Monjault fait partie des quinze élevages sentinelles que compte le département en 2011. Chaque mois, en même temps qu’il effectue le suivi de fécondité, le praticien prolonge sa visite par le prélèvement sanguin d’une dizaine de bêtes.« Sept petits veaux ont fait l’objet d’une prise de sang lors de l’intervention du mois de janvier et trois génisses », précise Jonathan, salarié, chargé du suivi du troupeau. Dans la mesure du possible, les bêtes prélevées sont des bêtes non vaccinées. « Pour plus de pertinence dans l’interprétation des résultats par le laboratoire sanitaire départemental, précise Monsieur Coulibaly. Si la virologie est positive, nous sommes sûrs qu’elle est due au passage du virus. » Depuis 2007, cette surveillance réglementée par l’Europe a connu différents niveaux. Sa mise en place dans l’urgence la première année s’est faite selon un maillage géographique défini par l’Europe. « Cent  fermes étaient suivies en Deux-Sèvres. Les analyses avaient lieu tous les quinze jours. Il s’agissait d’apprécier la circulation virale », précise Catherine Nicollet, chef de mission population animale à la DDCSPP (2). En 2008, les cas se multipliaient. 750 cas en Deux-Sèvres, 32 000 cas en France. Une prévalence inquiétante qui s’est accompagnée de l’arrivée d’un nouveau sérotype. Au 8, présent en 2007, s’ajoutait le 1. « La situation épidémiologique était indiscutable. Nous nous sommes concentrés sur la mise en place de la vaccination, alors volontaire », explique la responsable. En 2009, vacciner  devient obligatoire. L’impact positif s’exprime par les chiffres. « En fin d’année, on comptabilise 80 cas en France, dont un seul en Deux-Sèvres. Le dispositif de protection par vaccination produit les effets attendus », juge-t-elle.  La situation sanitaire assainie, la vaccination perd son caractère obligatoire fin 2010. « Nous continuons à la recommander vivement. S’il n’y a pas eu de cas en France en 2010, le virus circule en Europe. Nous ne sommes pas à l’abri d’une résurgence », regrette Catherine Nicollet.


Un atout pour le commerce
La menace reste réelle selon les experts. Le maintien par l’Europe de la surveillance du territoire en témoigne. Au nombre de 100 au plus fort de la crise, les élevages « sentinelles » sont encore au nombre de quinze en Deux-Sèvres. « Ce dispositif de surveillance est un atout pour le commerce. Il facilite les échanges intracommunautaires. L’Espagne vient d’ailleurs d’assouplir les règles de circulation des animaux. Depuis le 1er janvier, la vaccination n’est plus obligatoire pour commercer outre-Pyréenées. » Jean-Luc Moreau, en participant à ce programme de manière volontaire bénéficie, contre quelques minutes de manipulation des animaux par mois, d’une surveillance rapprochée de son cheptel. « Nous investissons lourdement dans l’élevage ces dernières années. La baisse du prix du litre de lait en 2008-2009  ne nous laisse pas d’autre choix que d’être très performants. Le bon état sanitaire du troupeau est une priorité. Il est indispensable pour espérer générer du revenu. »


(1) Vétérinaire missionné par l’Etat pour mettre en œuvre ses programmes d’action sanitaires.
(2) DDCSPP, direction départementale de la cohésion sociale et la protection des populations.

W19QQ98Y_0.pdf (29.46 Ko)
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