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Chambre d’agriculture
Sécheresse et conjoncture feront fortement baisser le revenu en 2011

Le revenu 2011 devrait se situer à 10 000 euros par actif, un niveau jamais atteint depuis le début des années 1990. Sécheresse et hausse du prix de l’aliment en sont les deux principales causes.

Daniel Rouvreau et Patrice Coutin, respectivement président et vice-président de la chambre d’agriculture.
Daniel Rouvreau et Patrice Coutin, respectivement président et vice-président de la chambre d’agriculture.
© DR

«L’urgence du moment est de trouver du fourrage pour nourrir les animaux. » La motion votée par la chambre d’agriculture réunie en session la semaine dernière est sans ambiguïté. Des opérations paille sont menées dans le département, les unes à l’initiative d’équipes locales (lire en page 3), d’autres vont devoir être gérées à l’échelle du département. Car les besoins sont importants.« La demande de paille est proche de 18 000 tonnes », explique Patrice Coutin, vice-président de la chambre d’agriculture. « Mais les demandes évoluent de jour en jour », poursuit-il. Des contacts ont été pris en dehors du département, car l’interdiction de broyer, qui pourtant « permet de responsabiliser tout le monde», ne sera pas suffisante. Il n’exclut pas des achats en Espagne. Dans les deux cas, les éleveurs sont confrontés au coût du transport, plus qu’au prix du produit.« Il y a des incertitudes sur le volume. On sait qu’on va en manquer, mais on ne sait pas de combien, tant que la récolte n’est pas finie », assure Daniel Rouvreau. Selon Franck Michel, chargé  d’études économiques à la chambre régionale, une récolte de paille de 1,5 tonne à l’hectare est insuffisante pour couvrir les besoins des éleveurs. Quand elle atteint 2 tonnes, la région est excédentaire.Pour permettre d’alimenter les animaux, la chambre d’agriculture demande une aide à l’achat de fourrage aux pouvoirs publics ou aux collectivités territoriales, que les moyens de transport soient mobilisés pour diminuer les coûts et « un assouplissement de la réglementation pour permettre aux exploitants de s’adapter à ces conditions climatiques difficiles (cultures dérobées, utilisation des Cipan, récolte dérogatoire des Mae territoriales…) ».Le conseil général serait « d’accord sur le principe », selon les propos de Jean-Claude Mazin. Il attend cependant un chiffrage précis des coûts avant de donner un accord définitif.« Le déficit fourrager d’herbe est tel que l’on ne pourra jamais rattraper la perte de tonnes de matière sèche de ce printemps », estime Daniel Rouvreau. Selon les relevés des fermes des réseaux d’élevage, la pousse de l’herbe chute radicalement depuis la mi-avril, et depuis le 20 juin elle est de zéro, alors que pendant la même période en 2010, elle se situait au-dessus de 50 kg par hectare et par jour. Mais les effets de la sécheresse ne se limitent pas à une baisse des rendements d’herbe. Les productions végétales sont également affectées par le déficit de pluviométrie. Dans la région, les pertes économiques des cultures d’hiver sont évaluées à 1,2 million de tonnes, soit 192 millions d’euros.Pour Christiane Barret, préfète des Deux-Sèvres, l’Etat a déjà pris de nombreuses mesures. Mais le président de la chambre d’agriculture les juge insuffisantes. Reprenant la motion présentée par la Fnsea79, la chambre d’agriculture demande que toutes les aides dues (MAE, calamités sécheresse 2010…) soient versées sans délai. Elle demande également des reports d’annuité en fin de prêt avec prise en charge des intérêts et que les indemnités dans le cadre de la procédure 2011 soient versées dès cet été.


Hausse du prix des aliments
Les besoins de trésorerie apparaissent importants en cette troisième année consécutive de sécheresse. La décapitalisation dans certains élevages est confirmée par Abel Lumineau. Les apports dans les abattoirs équivalent à six semaines de stocks supplémentaires. Car si les prix agricoles ont augmenté de plus de 30% depuis le début de l’année, les disparités sont importantes selon les productions. « Le prix des céréales et oléo-protéagineux a plus que doublé pendant ces six derniers mois », mais pas celui des productions d’élevage  : lait de vache (+12%), volaille (+15%), porcs (+8%). Quant au prix du lait de chèvre, il a baissé (-6%).La hausse des cours des céréales pénalise fortement les productions animales. Le prix des aliments a progressé de 25% en un an. L’incidence est particulièrement importante pour les productions hors sol qui connaissent une crise majeure depuis trois ans.Hausse du prix de l’aliment et sécheresse ont des incidences directes sur le revenu. « Une hausse des charges de 15% à 20% réduit le revenu de moitié », a calculé Franck Michel. Le revenu 2011 des exploitations devrait être inférieur à 10 000 euros par actif, soit une baisse de 30% par rapport à 2010. « Les revenus de la ferme Deux-Sèvres devraient rester à des niveaux historiquement bas, en dessous de ceux observés au début des années 90 », insistait Daniel Rouvreau.

- Eau : « une véritable politique de l’eau » pour permettre aux agriculteurs « d’utiliser les volumes lorsqu’ils sont présents » et « développer le stockage » ; 
- Politique européenne: « un soutien européen à la viande bovine par l’intervention et le stockage » ;
- le déblocage « de fonds de crise »  et le relèvement du plafond de minimis « au-dessus de 7 500 € ».

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