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L'Évènement
Stockage de l’eau : «  pas de sujet sur le plan sanitaire » pour l'ARS

Malgré des résultats d’analyses d’eau peu probants, Bassines non merci affirme « que l’eau pourrit dans les bassines ». La CACG, maître d’ouvrage, assure que les suivis révèlent une qualité proche de celle de l’eau brute que l’on trouve dans le milieu.

« Les micro-organismes trouvés sont naturellement présents dans l’environnement », affirme Lionel Rimbaud, le responsable du pôle santé publique et environnement à la direction départementale 79.
© Agri 79

Concernant les réserves de substitution, vérités et contre-vérités s’affrontent régulièrement. L’actualité de la semaine dernière en témoigne encore. Vendredi 29 novembre, les militants de Bassines non merci (BNM) invitaient la presse avec la promesse de rendre publics les « résultats explosifs » de trois analyses d’échantillons prélevés dans trois réserves de substitution (*) de la région. « Eutrophisation, cyanobactéries et légionelles mettent en danger la santé des utilisateurs et riverains », alertaient les militants. Pourtant, et les représentants du collectif le reconnaissent, les données présentées sont bien en deçà des niveaux à risque.

Une eau brute

Avec en main les résultats d’analyses, nous avons contacté l’agence régionale de la santé. Celle-ci, enjointe par le collectif, tout comme la préfecture d’ailleurs, « à s’emparer des résultats et à agir en conséquence pour assurer la protection sanitaire des populations », certifiait, en la personne de Lionel Rimbaud, responsable du pôle santé publique et environnement à la direction départementale 79, que « sur un plan sanitaire, les résultats présentés ne sont pas un sujet. Les micro-organismes trouvés sont naturellement présents dans notre environnement. Cette eau n’est pas destinée à la consommation. Il n’y a donc pas de problème ». Particulièrement sensible à la santé publique, l’expert pose toutefois un point de vigilance sur les légionelles.

La CACG, maître d’ouvrage des réserves de substitution, par ailleurs pointée du doigt par BNM, affirme être attentive à l’état des eaux. Un suivi est conduit en conséquence du niveau d’exigence inhérent à l’utilisation finale de l’eau stockée. « Nous ne prétendons pas que la qualité de l’eau réservée est au niveau de celle d’une eau potable, précise Daniel Lepercq, chef de projet d’exploitation du réseau sud-Vendée. Néanmoins, et en l’absence de normes sanitaires pour l’eau d’irrigation, nous répondons aux attentes particulières de chaque arrêté préfectoral », précise-t-il. Concentrations en nitrates, salinité sont particulièrement étudiées. Pour assurer le bon fonctionnement des installations, la présence de cyanobactéries est recherchée. « Les résultats d’analyses peuvent être comparés à ceux de l’eau brute qui se trouve dans le milieu », poursuit l’opérateur.

Garanties. Le protocole et son lot d’engagements sécurisent les points de captage pour l’eau potable. Les avis négatifs portés par l’ARS sur cinq réserves à construire au cœur des bassins d’alimentation n’ont plus lieu d’être. « Le travail fait par la préfecture permet d’avoir des garanties sur les pratiques agricoles. Les risques de propagations diffuses sont réduits », commente Lionel Rimbaud. 

Un suivi rigoureux

Confronté au faible niveau de contamination exprimé par les analyses (analyses en ligne sur agri79.fr), BNM s’est tournée « vers des experts, microbiologistes notamment, proches de l’association » à la réception des résultats. Ils ont jugé du caractère inquiétant de ces derniers. « Les prélèvements ayant eu lieu les 7 et 10 octobre, à une période où les températures étaient en baisse, ils nous ont alertés sur les possibles niveaux de contamination en été ».

Si de nouveaux arguments étaient nécessaires pour motiver « l’abandon des projets de stockage d’eau pour l’irrigation », ils sont tout trouvés selon BNM. « C’est une question de santé publique, affirme le porte-parole, et de poursuivre que nous espérons qu’à la lueur de ces nouveaux éléments, Delphine Batho reviendra sur son soutien à ce projet ».

Là où BNM brandit l’argument de la saison pour expliquer le faible niveau des résultats, la profession agricole propose une tout autre analyse. « Les réserves sont pleines au printemps et vides ou presque à l’automne. Si concentration de pollution il devait y avoir, ce serait en fin d’été, début d’automne. En septembre, les températures restent hautes. L’eau en moindre quantité dans les réserves se réchauffe plus vite », expose Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau, pour qui Bassines non merci aura contribué, par son action, à montrer que les réserves font l’objet d’un réel suivi. « Rien n’est laissé au hasard, on le voit bien. La CACG fait son boulot en pratiquant des analyses régulières ».

C’est aujourd’hui de notoriété publique et Jean-Marc Renaudeau, président de la chambre d’agriculture, s’en réjouit. « Cette transparence apporte un crédit supplémentaire à un projet qui a fait l’objet d’un large consensus autour d’une agriculture respectueuse de l’environnement et économiquement viable ».

 

Derrière les réserves, un modèle de société

Lors de la conférence de presse organisée par Bassines non merci, la vingtaine de militants mobilisée exprimait son incompréhension, son désespoir même, de voir grandir cette « société du tout, tout de suite ». « Cet état d’esprit s’impose en agriculture, regrettaient certains, convaincus que la volonté d’intensifier la production nous conduira au pire ». Cette orientation rend l’agriculture dépendante de l’irrigation alors que d’autres voies sont possibles, proposait le collectif, évoquant l’agroforesterie en parallèle d’une production biologique.

 

(*) une en Vendée – Oulmes-Saint Pierre – une en Charente-Maritime – La Laigne – et une en Deux-Sèvres – Lusseray –.

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