Aller au contenu principal

Filière laitière
Une volatilité croissante qui a précédé la fin de quotas

La fin des quotas est irrémédiablement associée à la volatilité des prix et à la crise laitière de 2016. Or, pour de nombreux observateurs, les relations de cause à effet ne sont pas si évidentes à prouver.

Chute du prix du lait lors de la crise de 2016
© Cniel

« Mettre sur le dos de la fin des quotas la crise laitière de 2016 n’est pas si simple », observe Vincent Chatellier, chercheur à l’Inra. « La volatilité des prix du lait commence dès 2007 », assure également Gérard Calbrix, économiste à Atla. Soit bien avant la fin effective des quotas.

En effet, le soutien public à la filière ne se limitait pas aux seuls quotas, et c’est l’ensemble de ce soutien qui a été peu à peu démantelé : les restitutions aux exportations ont été abrogées en 2007 ; les prix garantis diminués à mesure que les prix d’intervention l’ont été. Les soubresauts de la demande mondiale selon les événements géopolitiques ou les stratégies protectionnistes de certains sont également en cause. Quoi qu’il en soit, ce régime de prix fluctuant a eu un effet sur les exploitations. « Le problème, c’est la volatilité nouvelle, juge de son côté Aurélie Trouvé, maître de conférence à AgroParisTech. Les exploitations familiales peuvent difficilement tenir ».

« Oui, la volatilité des prix est difficile pour les trésoreries des exploitations mais globalement, les prix sont plus élevés », défend Gérard Calbrix. De 310 € les 1 000 l tout compris dans les années 90 et 2 000 à 350 € les 1 000 l aujourd’hui, assure-t-il. Aussi, pour les producteurs européens qui ont augmenté leurs volumes, la stratégie a été gagnante. Si on regarde nos concurrents sur quelques années, « ils se sont assez bien accommodés de la volatilité en compensant des baisses profondes par des reprises vigoureuses, notamment en 2017 », observe Christophe Perrot, économiste à l’institut de l’élevage.

Cinq ans après la suppression des quotas laitiers européens, les voyants étaient tous au vert en ce début d’année 2020. Les stocks d’intervention ne sont plus qu’un lointain souvenir. La demande mondiale est dynamique, tout particulièrement en Chine. La production est stable dans les principaux bassins exportateurs. Si l’épidémie de coronavirus a quelque peu rebattu les cartes, des enseignements semblent avoir été tirés, notamment en France où la filière essaye de jouer collectif.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

L'atelier des 6 Vallées réunit des producteurs de la Vienne et des Deux-Sèvres.
L'Atelier des Vallées prend forme
L'atelier collectif de découpe et de transformation de produits locaux des Vallées devrait voir le jour début 2026 à Coulombiers…
Les membres du syndicat de la race Limousine des Deux-Sèvres ont acté une présidence partagée entre Bruno Valadeau et Killian Girault.
Deux présidents pour la Limousine

La présidence du syndicat deux-sévrien de la Limousine est désormais partagée entre Bruno Valadeau et Killian Girault, un…

Baptiste Conreaux amène les commandes de fruits, légumes, jus et œufs à la porte de ses clients.
Des produits locaux livrés à domicile

Si la demande de livraison de fruits et légumes locaux était forte pendant la crise sanitaire, elle s'est bien estompée ces…

Laurette Didière vient de créer son agence Charentes In Flow.
Découverte touristique sur-mesure des Charentes
Laurette Didière créé une agence de tourisme réceptive : Charentes In Flow.
La Chambre d'agriculture de Charente (représentée par son président Christian Daniau) a porté le dossier pour tout le Poitou-Charentes. Aux manettes : le service Environnement, dirigé par Audrey Triniol.
La MAEC zone intermédiaire financée en intégralité
Tous les agriculteurs éligibles à la mesure agro-environnementale et climatique "zone intermédiaire en Poitou-Charentes", qui en…
Guillaume Roux et Cassandra Bœuf veillent sur leurs escargots.
Nouveaux anges gardiens pour les cagouilles
Cassandra Bœuf et Guillaume Roux ont repris la Cagouille charentaise, à Mons. L'exploitation hélicicole va déménager dans les…
Publicité