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Défi
Trois jours et trois nuits à courir par défi et plaisir

Alain Lebaudy, agriculteur dans le Calvados et militant syndical de longue date, est aussi un athlète de haut niveau. Il est parti à l’assaut de l’île de la Réunion en participant à La Diagonale des fous. Un des trails les plus difficiles au monde.

Cette force de caractère, cette volonté d’aller au bout de soi-même, Alain Lebaudy les met aussi dans son implication syndicale.
Cette force de caractère, cette volonté d’aller au bout de soi-même, Alain Lebaudy les met aussi dans son implication syndicale.
© DR

La Diagonale des fous, sur l’île de la Réunion. Un trail de 163 kilomètres avec 9 643 mètres de dénivelés positifs et négatifs. 2 500 coureurs à son départ dont un agriculteur du Calvados, Alain Lebaudy. « La course à pied, j’ai toujours aimé ça. Le trail de la Réunion : je m’y suis laissé embarquer par mes amis. C’était un véritable challenge! » Pour cet exploitant de Lassy, producteur de lait, viande et céréales, l’envie de courir a toujours été présente. « J’ai commencé à courir à l’armée. J’aimais beaucoup cette sensation. Mais avec le temps, la cigarette..., cela a été plus compliqué. J’avais laissé tomber. C’est suite à mon arrêt du tabac que j’ai recommencé à courir avec des amis. Le plaisir est très vite revenu. » Avant de s’inscrire à cette course mythique de l’île française, Alain Lebaudy a couru de nombreuses courses en métropole (le Marathon de Paris, la Grande Course des Templiers...). « Les courses sur route sont dictées par le chronomètre. Ce que j’aime dans les trails, c’est le contact avec une nature sauvage. Sur La Diagonale des fous les sentiers sont très escarpés, protégés. Les véhicules ne peuvent parfois pas y accéder », explique notre coureur-agriculteur. Afin d’être en bonne condition physique pour ce type d’effort, il est indispensable de s’entraîner de manière régulière. « Même si l’entraînement est rébarbatif parfois. Souvent même ! Mais c’est le seul moyen de parvenir au niveau de forme exigé pour ce genre d’épreuve. Il m’était parfois difficile de me motiver, surtout quand les travaux de la ferme s’accentuent avec la saison », affirme Alain Lebaudy. Il s’est entraîné quatre fois par semaine à raison d’une heure trente à deux heures par séance. Des contraintes importantes mais qui « valaient le coup ». D’autres concurrents de cette course de folie courraient tous les jours, sur des distances plus longues, pour se préparer à cette épreuve. « De plus, l’opération de la hernie que j’ai subie quatre mois avant ce rendez-vous a été un handicap dans ma préparation », confie-t-il. Afin de visualiser le parcours et de profiter de sa venue sur l’île, le coureur est venu avec sa femme plus d’une semaine avant le grand top-départ . « Après avoir fait le tour de l’île en voiture, être monté jusqu’au Piton de la Fournaise, je me suis demandé dans quelle galère je m’étais mis. La distance, la difficulté me paraissaient insurmontables. Puis, avec le temps, l’envie de courir a repris le dessus », déclare-t-il.



Une course de fond,comme dans la vie
« La course est très difficile et finalement on court très peu. Les sentiers sont très ardus. Parfois on est plus proche de l’escalade. C’est compliqué de véritablement prendre du plaisir dans ces conditions. On peut monter pendant plus de cinq heures d’affilée. Il faut être très concentré sur son chemin. C’est usant, fatigant. L’épreuve se fait de jour comme de nuit sous des températures extrêmes. J’ai mis 52 heures 52 mn pour franchir la ligne d’arrivée. Ce fut un véritable soulagement », se souvient-il. Et d’ajouter : « Je n’ai jamais pensé à l’abandon ». Certes la souffrance a été omniprésente mais cet amoureux de la nature retient avant tout la beauté des paysages traversés. L’irruption du Piton de la Fournaise en pleine nuit par exemple. « Je me suis arrêté pour l’admirer. À l’arrivée, tous les concurrents en parlaient », se souvient-il. La ligne franchie, Alain s’était dit, « plus jamais! ». Finalement, il y repense. 2012 ? Va savoir ! Pour l’heure, il s’est pré-inscrit à l’ultra-trail du Mont-Blanc... Cette force de caractère, cette volonté d’aller au bout de soi-même, il les met aussi dans son implication syndicale. Vice-président de la FDSEA du Calvados,  il fait le parallèle entre ses deux activités. « Un même objectif de réussite. Y aller quoi qu’il arrive. Le parcours est très difficile, semé d’embûches. Tout est question de motivation. Il faut savoir aller au bout de ses engagements. Forcément, ça demande de l’investissement », lâche-t-il simplement. Une leçon de vie !

163 kilomètres de course

Le trail de La Diagonale des fous à la Réunion, ce sont 163 kilomètres dont 9643 mètres de dénivelés positifs et négatifs. Une épreuve difficile donc mais portée comme un véritable fait de société à la Réunion. L’engouement est tel que les bénévoles doivent s’inscrire pour y participer! Avec un budget en 2010 de 650 000 €, ce trail a une ampleur internationale.Les chiffres sont impressionnants: 2 500 coureurs en Grand Raid, 1 000 bénévoles, 30 000 € de recettes de produits dérivés, 40 000 litres d’eau, 8 800 barres de céréales, 700 kg de pâte, 800 kg de riz, 1 500 kg de poulet, 18 400 bananes...

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