Aller au contenu principal

Environnement
Le rapport très agricole de la Convention citoyenne sur le climat

Après neuf mois de travaux, la Convention citoyenne sur le climat a rendu le 21 juin ses 149 propositions au gouvernement, où les enjeux agricoles et alimentaires occupent une grande place. Le rapport a déjà reçu le soutien de 256 députés.

L’utilisation et la baisse des produits phytosanitaires a été un des points d’achoppement des participants de la Convention.
© J.C. Gutner

L’alimentation occupe à elle seule près d’un tiers du rapport final de 280 pages, adopté après neuf mois de travaux par la Convention citoyenne sur le climat, durant la septième et dernière session de la convention le 21 juin. Les propositions, qui ont toutes été votées à plus de 90 %, couvrent l’ensemble du secteur, de la production à la consommation.

On y trouve notamment la reprise des objectifs du plan Ecophyto, une augmentation de la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) sur les engrais azotés, l’interdiction des subventions aux élevages qui ne réduisent pas leurs émissions, la création d’un label agroécologique pour les consommateurs, ou encore l’élargissement de la loi Egalim à l’ensemble de la restauration collective privée.

Les phytos en question

« La plupart des mesures sont cohérentes, à part ces histoires de pesticides », commente Lionel Moncla, viticulteur à la tête de 34 hectares dans le Bordelais, et seul agriculteur en activité de la Convention citoyenne sur le climat.

Il faut dire que les produits phytosanitaires ont failli semer la discorde au sein de la convention. Car un amendement, porté par Lionel Moncla aux côtés d’autres participants, est venu changer le texte entre la sixième et la septième session. Alors que le groupe « Se Nourrir » prévoyait initialement d’interdire toutes les molécules en 2040, Lionel Moncla a remplacé cette disposition par celle du plan Ecophyto, une division par deux des utilisations en 2025, assortie d’une sortie immédiate des molécules classées CMR (cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction) et d’une interdiction des produits jugés dangereux pour l’environnement en 2035.

« Les CMR, on doit pouvoir y arriver. Pour le reste, on peut diminuer, mais selon les conditions et les attaques ça devient difficile. Nous, en Gironde, cette année, nous nous sommes retrouvés en rupture de traitements », souligne Lionel Moncla. Ces arguments ont eu peu d’écho auprès du groupe, qui a accusé en séance plénière l’agriculteur d’avoir « dénaturé » son texte.

Un référendum à choix multiples à venir

Lors de son rendez-vous avec les conventionnaires le 29 juin, Emmanuel Macron s’est montré favorable à la mise en œuvre progressive des 149 propositions, à l’exception de trois : la taxe de 4 % sur les dividendes pour ne pas décourager l’investissement, la réduction de vitesse à 110 km/h sur les autoroutes et la réécriture du préambule de la constitution, les valeurs de libertés fondamentales primant sur celles de l’environnement.

Il est à noter que le président de la République a conditionné la réalisation du Ceta à l’étude de ses impacts écologiques, ne prenant pas de position ferme et définitive sur le sujet.

Une tribune signée sur le site du quotidien Le Monde le 22 juin par 256 députés de la majorité (français et européens) semble confirmer que les signaux sont au vert pour mener la réalisation des propositions de la convention. Le projet devra toutefois être adossé à un référendum « à choix multiples pour garantir que la majorité des Français soutienne cette ambition », préviennent les élus marcheurs.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Pascal Béhar et Flore Marquis commercialisent leur système sur internet et lors de salons spécialisés.
Faire le plein de bocaux sous vide
Elle cherchait un outil pour conserver les produits alimentaires. Il travaillait dans le monde de la cuisine et a une âme d'…
Vendredi dernier, Hervé Jacquelin constatait que le niveau du Salleron était plutôt haut.
Hmuc : des objectifs inatteignables ?
Si l'étude Hmuc de la Creuse était appliquée, plusieurs rivières de la Vienne auraient déjà été en alerte. C'est le cas du…
Roxane et Abdarrahman Wadih dans le food-truck : "Chez Wadih cheese naan".
Un food-truck aux saveurs indiennes débarque à Barbezieux
Abdarrahman Wadih lance son food-truck de naans, une spécialité de pain indien, à Barbezieux. Ouverture prévue le 13 mai.
Il manque un quart de sole de cultures d'hiver, qui n'ont pas pu être semées en Gâtine, et en plaine, les parcelles argilo-calcaires ont noyé par endroits.
"Si la collecte atteint 60 % d'une année standard, ce sera bien "

Les conditions climatiques ont chamboulé les plans d'assolement traditionnels. Ce début de printemps voit un potentiel de…

Grâce aux parts prises dans la société, l'exploitant percevra des intérêts et dividendes pendant toute la durée de l'engagement, qui court sur 30 ans. Une façon de créer un complément de retraite issu des énergies renouvelables.
Une société pour partager la valeur du photovoltaïque

La Fnsea 79 poursuit son programme d'accompagnement des agriculteurs au photovoltaïque. Une société dédiée est en cours de…

Christophe LIMOGES, élu Président du Syndicat des Laiteries Charentes-Poitou

Mardi 9 avril, le conseil d'administration du Syndicat des laiteries Charentes-Poitou s'est réuni et a…

Publicité