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Méthaniseur
Le biogaz, on y (re)pense ?

En matière de production de biogaz, des objectifs nationaux et régionaux ont été définis et les nouveaux tarifs de rachat sont particulièrement attractifs. Tour d'horizon des options possibles quand l'idée de se lancer dans la méthanisation traverse l'esprit.

Les flux en méthanisation.
© MéthaN-Action
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Cent vingt méthaniseurs sont aujourd'hui en fonctionnement en Nouvelle-Aquitaine, et l'objectif est d'atteindre 300 en 2030, afin de couvrir 30 % de la consommation de gaz fossile par du gaz vert. La ressource en effluents et en cultures intermédiaires, sans concurrencer la production alimentaire, peut même permettre d'arriver à l'autonomie énergétique en gaz dans la région en 2050, avec 800 à 1 000 méthaniseurs.

L'État a récemment revu l'arrêté du tarif de rachat du biométhane. En début de contrat, il augmente en moyenne de 12 %, en prenant en compte l'inflation. L'arrêté facilite aussi la rentabilité des installations dans la durée, suivant l'évolution du prix de l'énergie nécessaire à l'exploitation des installations sur la durée du contrat. Selon les situations des projets, ces modifications rendent leur faisabilité et leur pérennité plus évidente aux yeux des financeurs.

Qu'est-ce qui rentre dans un méthaniseur ?

- Les effluents d'élevages : c'est la première ressource à laquelle on pense, et cela fait d'autant plus sens que la méthanisation permet leur traitement dans de meilleures conditions environnementales (moins d'émanations) et avec une meilleure valorisation agronomique lors du retour sur les parcelles ;

- Les cultures intermédiaires à multiples services environnementaux (CIMSE), anciennement appelées cultures intermédiaires à vocation énergétiques (CIVE) : ces cultures mises en place entre deux cultures principales permettent de maintenir les sols couverts (ce qui limite le lessivage des sols l'hiver), de piéger des nitrates (ce qui rejoint le rôle des cultures intermédiaires pièges à nitrates ou Cipan), et de capter du carbone ;

- Les biodéchets : issus de l'industrie agro-alimentaire (rupture de chaîne du froid, défauts de fabrication, risques sanitaires, invendus…) et de collectes (restauration, particuliers), ces ressources nécessitent des traitements supplémentaires (déconditionnement, hygiénisation) et elles sont parfois coûteuses à collecter.

Resteront toujours les épluchures, les arêtes et les os, et pourquoi pas à l'avenir, après avoir passé la barrière psychologique, le contenu de toilettes sèches !

Les chambres d'agriculture et les FdCuma sont missionnées dans le cadre du programme d'accompagnement régional MéthaN-Action. Une étude d'opportunité est alors élaborée en fonction des effluents disponibles et les conditions de raccordement au réseau de gaz. Pour la Charente-Maritime et les Deux-Sèvres, le référent est David Walraet, au 06 32 77 96 97 ou david.walraet@cmds.chambagri.fr

Les solutions techniques de valorisation du biogaz

- La cogénération : le biogaz produit par le méthaniseur peut servir à alimenter un moteur thermique qui fait tourner une génératrice, pour produire de l'énergie électrique injectée dans le réseau électrique. On a alors de l'électricité " verte ". Ce procédé génère aussi de la chaleur qui doit être valorisée pour assurer une rentabilité économique au projet : chauffage d'élevage, de bâtiments, production d'eau chaude sanitaire ou alimentation de processus industriels nécessitant de la chaleur (industries agro-alimentaires) ;

- L'injection dans le réseau de distribution ou dans le réseau de transport : lorsqu'un réseau passe à proximité d'un projet, le biogaz, qui comporte une petite moitié de dioxyde de carbone (CO2) et une grosse moitié de biométhane (CH4), est alors filtrée pour séparer les molécules. Le CO2 peut être valorisé dans des usages industriels et le biométhane est injecté dans le réseau de gaz. Il existe deux typologies de réseaux de gaz :

• Le réseau de distribution, à basse pression (5 à 8 bars), qui apporte le gaz aux utilisateurs. Chaque réseau local de distribution doit avoir une consommation suffisante, l'été notamment, pour permettre au méthaniseur raccordé à celui-ci d'injecter toute sa production ;

• Le réseau de transport, à haute pression (65 à 80 bars), qui transporte le gaz au travers de tout le territoire français, y compris vers les sites de stockage. Il n'y a pas de limite de capacité d'injection sur ce réseau. En revanche, les équipements de compression nécessitent une taille suffisante de projet pour être rentable économiquement ;

- La production de BioGNV : c'est la valorisation sous forme de biocarburant, souvent en complément d'une installation en cogénération ou en injection. Le gaz est alors comprimé à haute pression pour être délivré rapidement dans le réservoir d'un véhicule. D'autre part, une flotte de véhicules existante peut être adaptée sans changer les véhicules en entier, ce qui améliore encore l'impact environnemental du changement de combustible. Le coût par kilomètre parcouru est équivalent à celui du diesel.

Les différentes façons de porter un projet

L'agriculteur ou le groupement d'agriculteurs porte l'ensemble de la démarche. Il fait les choix techniques, met en place la structure juridique et va chercher les financements. Il suit la mise en œuvre du projet et assure le fonctionnement de l'unité au cours du temps.
Le groupement d'agriculteurs peut se faire épauler par un tiers investisseur, qui restera souvent minoritaire au financement. Cette structure va prendre en charge l'étude, le montage juridique et financier et le lancement du projet, voire l'exploitation si les agriculteurs ne souhaitent pas ou n'ont pas de ressources pour assurer cette activité.
Les agriculteurs peuvent être seulement apporteurs d'intrants, effluents d'élevages ou cultures intermédiaires. L'unité de méthanisation, portée par un industriel, va contractualiser avec ces agriculteurs l'apport d'intrants et le rendu de digestat. À noter que les fertilisants (N-P-K) présents dans les digestats sont en quantité équivalente à ceux de la matière entrant dans le méthaniseur.
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