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Coopératives laitières
Restructuration annoncée au GLAC

Le 15 avril dernier, à l’occasion des AG de Charentes-Lait et de Lescure-Bougon, le nouveau président du GLAC, Alain Lebret, a révélé les difficultés que traverse le groupe et les restructurations envisagées.

De gauche à droite : Jean-Louis Guillon, Jean-Marie Davion et Alain Lebret.
De gauche à droite : Jean-Louis Guillon, Jean-Marie Davion et Alain Lebret.
© DR

 

La mobilisation du nouveau bureau du GLAC a été totale ces jours-ci. Lors des assemblées de section, il avait déjà été fait état de difficultés. Elles ont été confirmées lors des assemblées générales de Charente-Lait et Lescure Bougon, à Matha (17). Elles concernent la santé du groupe et le virage qu’il s’apprête à prendre.

La paie de lait de mars a connu des retards de paiements, dûs à une trésorerie exsangue. Mais dans la peine où sont déjà les éleveurs, elle a forcément eu un effet domino préjudiciable. 

Il faut dire que le GLAC paie le lait le 10 du mois, c’est-à-dire plus tôt que les autres entreprises laitières. Les négociations avec le Crédit agricole Charente-Maritime/Deux-Sèvres (CMDS) pour régler les éleveurs ont conforté le souhait du conseil d’administration de confier par intérim la direction du groupe à Laurent Gallois-Montbrun, n°2 du GLAC depuis janvier  dernier et de préparer un vaste plan de restructuration. Alain Lebret, président depuis janvier  dernier, ne cache pas les difficultés que rencontre aujourd’hui le groupe laitier : management, choix stratégiques, positionnement, surcapacité des usines, prospective financière. Aux côtés de Jean-Marie Davion (Charente-Lait) et Jean-Louis Guillon (Usval), il a dressé le portrait d’une entreprise en crise, dans la tourmente laitière, une situation loin d’être unique dans le paysage laitier français. 2009 a fortement chahuté le groupe. Le seul prix du lait payé au producteur n’est qu’un aspect de la problématique dans laquelle se débat le bureau du GLAC pour le conduire vers la gouvernance 

« digne du XXI siècle ». L’incident de la paie de lait a été le déclencheur d’un vaste mouvement pour remettre en cause les choix effectués depuis quelques années. L’utilisation de la trésorerie pour financer des investissements n’est plus concevable. Banquiers et dirigeants du groupe en conviennent. La gestion financière du groupe va elle aussi être réformée. Un pool bancaire, autour du Crédit agricole Charente-Maritime-Deux Sèvres aves les caisses de Charente-Périgord et de Vendée-Loire Atlantique devrait être constitué pour « assurer un meilleur financement » du n°3 laitier français. En fait, le GLAC  n’est pas du tout endetté et il dispose même de très solides fonds propres ; mais la trésorerie a été utilisée dans des stocks et autres immobilisations qu’il aurait été plus judicieux de financer avec des prêts à moyen terme. 

 

Travail en équipe

Alain Lebret a donc annoncé un plan de restructuration du groupe, avec la mise en place d’une « vraie équipe » de cadres autour de Laurent Gallois-Montbrun, à partir des cadres actuels dont les missions ont été définies et avec de nouvelles compétences recrutées dans les semaines à venir. Il a aussi annoncé que la restructuration toucherait les sites et les usines (fromageries) du groupe : « certaines de nos usines tournent à la moitié de leur capacité ». Un audit interne est réalisé « pour remettre à plat » le fonctionnement de la transformation au sein du GLAC et trouver des 

« complémentarités ». Le GLAC chapeaute quatre coopératives de collecte et de transformation. « Nous utilisons les usines pour l’intérêt commun, mais la direction est unique et centralisée. » Une volonté historique qui a conduit à quelques dérives du pouvoir au sein du GLAC, préjudiciable à la réactivité du groupe et de ses produits. L’importance prise, en volume, par les produits industriels (beurre, poudre de lait, etc.) - soit presque la moitié de la production totale - fragilise la valorisation des 

876 M l de lait (vache et chèvre) collectés. Le président du GLAC prend aussi comme exemple les cours du lait UHT : le prix des briques livrées dans les GMS est inférieur de dix centimes au premier trimestre 2010 par rapport à celui de 2009. Conséquence, lorsque l’on vend 30 M l, la facture est de 3 M € par mois. « Pas question de continuer dans cette voie. » Le GLAC a réinstallé des hausses, 4 centimes d’euro dans un premier temps et il annonce pour bientôt 6 centimes supplémentaires. « C’est indispensable pour restaurer rapidement le prix du lait payé au producteur. » 

Alain Lebret réclamait depuis des années une orientation vers une meilleure valorisation des litres collectés. Seule l’accession à la présidence lui permet aujourd’hui d’en décider : « Avant cet été, nous prendrons des décisions en ce sens ». Fervent partisan d’un équilibre entre les élus « politiques » du conseil et du bureau et la direction, Alain Lebret a devant lui un vaste chantier de restructuration à mener, et il est prêt à assumer ses conséquences sociales et industrielles. « Nous devons relancer les produits demandés par les consommateurs qui sont les plus valorisants en distinguant ceux qui sont valorisants, mais sans avenir, et ceux qui ont un avenir. » 

 

Une page se tourne

Le GLAC veut ainsi se doter d’une stratégie marketing plus offensive et innovante. Un changement de génération va s’opérer. Alain Lebret veut écrire une nouvelle page. « Nous établissons notre stratégie industrielle au mieux des intérêts des personnels, s’empresse de dire Alain Lebret, il n’est pas facile de fermer des usines. Nous allons le faire le plus intelligemment possible. » Deux usines seraient sur la sellette. Mais les études ne devraient aboutir qu’à la fin de ce mois.

Au GLAC, on parle désormais de « remise à plat » du groupe tout en réfléchissant à de nouvelles répartitions des rôles entre coopératives de base et GLAC, mais aussi « d’atouts » comme l’ancrage territorial et la notoriété. Quant aux discussions avec Eurial, elles se poursuivent « normalement ». Là aussi une « mise à plat » des deux structures a été entreprise : sur la collecte, la transformation, les fromageries et beurreries, les produits industriels, l’aspect financier. Les conclusions sont attendues pour juin prochain. « Notre sort à moyen terme est plus ou moins lié, lâche Alain Lebret, mais nous avons d’abord à régler nos problèmes, chacun de notre côté. » Il conclut : « Nous ne fermons pas la porte à des accords immédiats dans la collecte ou la production industrielle permettant aux deux structures de faire des économies ou de gagner de l’argent ».

 


 

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