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Ruralité : un observatoire contre les inégalités scolaires

Les évaluations des élèves conduites par l'Éducation nationale montrent ces dernières années des disparités de réussite et d'orientation entre les zones urbaines et rurales. Une réalité observée dans la Vienne où un observatoire a été mis en place en décembre pour contrecarrer cette tendance.

L'observatoire va chercher à améliorer la qualité de l'enseignement dans les écoles des territoires ruraux.
L'observatoire va chercher à améliorer la qualité de l'enseignement dans les écoles des territoires ruraux.
© Guillaume de Werbier (photo d'archives)

En déplacement dans le sud Vienne en juin dernier, la Première Ministre, Élisabeth Borne, avait présenté son plan France Ruralités. Un programme qui comprend des engagements pour l'éducation, pour donner de la visibilité aux maires sur l'avenir de leurs écoles sur le plan démographique. L'enjeu est de taille. Dans la Vienne, le nombre d'élèves est en baisse chaque année : de 2017 à 2023, on observe une diminution de 3 700 élèves, rappelle Fabrice Barthélémy, le directeur académique. Et l'avenir n'est pas plus réjouissant avec, sur les 3 années à venir, des projections à - 1 800 élèves. D'où l'idée du Gouvernement de mettre en place dans les départements un observatoire des dynamiques rurales "pour favoriser l'égalité des chances et l'éducation". Dans la Vienne, il a été installé fin décembre, sous l'égide du directeur académique et du préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier, qui avaient réuni pour l'occasion présidents d'EPCI, parlementaires, et maires de la Vienne. Son rôle, indique Jean-Marie Girier, est "de poser un constat, donner tous les outils nécessaires aux maires, et les armer pour qu'ils puissent à l'avenir mener une réflexion sur l'organisation scolaire".

Petites écoles pénalisées

Les résultats des évaluations nationales des élèves, ont été analysés par le rectorat à l'échelle de chaque EPCI. "On voit un écart important, de plus de 10 points, sur certaines compétences essentielles à la réussite future, entre les résultats globaux dans le département et certaines écoles rurales les plus éloignées, comme dans les EPCI du Loudunais, du Civraisien, de Vienne et Gartempe. C'est là qu'on constate des fragilités en termes de réussite scolaire des élèves", confie Fabrice Barthélémy.

Lors de la rencontre de fin décembre avec les élus, il a été question de structuration de l'offre scolaire, et tout particulièrement du nombre de classes par école, l'autre mission que se donne l'observatoire. "On trouve encore dans la Vienne un nombre important de petites écoles isolées qui doit nous interroger concernant la réussite des élèves dans cette modalité de scolarisation", poursuit le Dasen. "On a une réussite beaucoup plus faible encore sur des structures très petites avec moins de 5 élèves par classe d'âge. On voit un écart très inquiétant depuis ces deux dernières années. La question de l'efficience pédagogique dans des groupes si petits se pose. Il y a moins d'émulation entre élèves. Ça limite la progression collective. Aux élus, à partir de ces constats partagés, d'envisager des évolutions dans la mesure de ce qui est raisonnable et possible." On compte 310 écoles dans le département, dont 26 avec une seule classe. "D'où la nécessité d'interroger les élus sur l'ambition que l'on veut pour la qualité de l'enseignement pour les enfants et pour l'avenir de leurs écoles, pour choisir plutôt que de subir cette baisse démographique". Fabrice Barthélémy note qu'il existe des regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) dispersées "avec 3 écoles, dans 3 villages différents, et avec une classe par école. On peut interroger la pérennité de ce genre d'organisation". Sur d'autres RPI dispersée il n'y a pas de problème, reconnaît-il. "Il y a des écoles isolées, qui sont à moins de 5 km d'un centre d'activité qui pourrait permettre d'accueillir ces 15 ou 20 élèves. Après c'est aux élus de prendre des initiatives."

Ambition scolaire plus faible

L'autre constat, de la part du Rectorat, porte sur l'ambition scolaire et d'orientation des élèves des zones rurales, plus faible que sur les secteurs urbains. Des écarts observés qui s'expliquent notamment par l'éloignement de l'offre de formation et des opportunités de poursuite d'études. "Les jeunes du sud Vienne par exemple, envisagent moins facilement peut-être d'aller vers une Seconde générale ou technologique dans la mesure ou, après, ça doit déclencher une poursuite d'étude : c'est la réflexion du degré d'étude suivant qui devient plutôt le frein. Donc ils ne se projettent pas vers des études plus longues", remarque Jean-Marie Girier.

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